Alexandre Guinzbourg

Journaliste russe, figure de l'ancienne dissidence soviétique (Moscou 1936-Paris 2002).

Arrêté en 1959 pour avoir lancé un journal littéraire, Guinzbourg passe deux premières années dans les camps soviétiques. En 1967, la mise en circulation d'un livre blanc dénonçant le procès des écrivains Iouli Daniel et André Siniavski, accusés de publication illégale en Occident, lui valent un nouvel internement de cinq ans. Libéré, il prend la tête du Fonds d'aide au prisonniers politiques, créé par Alexandre Soljenitsyne. Il subit une troisième détention de huit ans dans les geôles soviétiques. Il en sort très affaibli en 1979, malade de la tuberculose, échangé avec quatre autres dissidents contre deux espions soviétiques arrêtés aux États-Unis.

Guinzbourg, qui a réussi à concilier divers courants de la dissidence (juifs, catholiques, militants des libertés politiques, etc.), s'installe en France, d'où il poursuit son combat « contre tous les totalitarismes ». Après une collaboration de quelques années à l'hebdomadaire de l'émigration russe, La Pensée russe, le défenseur des droits de l'homme et de la démocratie s'éteint à l'âge de 65 ans, épuisé par la dizaine d'années passées dans les camps.