Guglielmo Marconi
Physicien et inventeur italien (Bologne 1874-Rome 1937).
Inventeur de la radiotélégraphie, il est à l'origine d'une révolution technique qui a ouvert une ère nouvelle pour les télécommunications.
Étudiant dilettante, mais ingénieur visionnaire
Fils d'un propriétaire terrien aisé et d'une Irlandaise, Guglielmo Marconi effectue des études assez chaotiques, en Italie et en Angleterre. Dès sa jeunesse, il se fait remarquer par son habileté manuelle et son attirance pour la technique. Le physicien Augusto Righi (1850-1920), voisin et ami de ses parents, l'autorise à suivre ses cours à l'université de Bologne et va lui communiquer son intérêt pour l'électricité. Marconi assiste à ses expériences de transmission et de réception d'ondes hertziennes, avant de les reproduire lui-même avec succès, en 1895, dans la propriété familiale, en augmentant graduellement la portée des signaux, de quelques mètres à plus de 2 km. Convaincu de l'intérêt des ondes radio pour les communications à distance, mais n'ayant pu obtenir d'appuis financiers en Italie, il part, en 1896, poursuivre ses expériences à Londres, où, grâce aux relations de sa mère, il peut en faire une démonstration devant le chef du service télégraphique des Postes et des représentants de l'armée. Avec ses appareils, Marconi parvient à transmettre des signaux en morse entre deux immeubles distants de 300 m. La Royal Navy accepte d'engager une campagne d'essais et Marconi dépose le 2 juin 1896 le premier brevet au monde pour un système de télégraphie électrique au moyen d'ondes hertziennes. Mettant à profit plusieurs inventions et découvertes antérieures, il utilise comme émetteur une bobine d'induction (bobine de Ruhmkorff), dans le circuit primaire de laquelle se trouve un manipulateur Morse, et comme récepteur un radioconducteur de Branly.
Marconi perfectionne ses appareils avec pour objectif premier d'accroître progressivement la portée des transmissions : le 18 mai 1897, il réussit une liaison entre deux points distants de 9 miles (14,4 km), au-dessus du canal de Bristol. Après avoir créé sa propre société, la Wireless Telegraph & Signal Company, il retourne en Italie, où son invention suscite cette fois un intérêt officiel. À l'invitation du ministre de la Marine, il fait une démonstration à Rome. Puis, il installe dans le port de La Spezia une station d'émission, dont les signaux sont reçus par un cuirassé distante de 16 km, démontrant ainsi la possibilité de communiquer désormais par radio avec des navires en mer. Lors du naufrage du Titanic (à bord duquel il aurait dû se trouver, s'il n'avait décidé d'avancer son départ), dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, les SOS envoyés du paquebot par radio hâteront l'arrivée sur les lieux d'un navire grâce auquel quelque 700 passagers seront sauvés. Pour la presse, la radiotélégraphie ouvre aussi une ère nouvelle : en 1898, Marconi télégraphie les résultats d'une régate au Daily Express de Dublin, à bord d'un remorqueur qui suit la course.
Le pionnier des liaisons radio à grande distance
Le 27 mars 1899, Marconi réalise la première communication transmanche, entre Douvres et Wimereux, près de Boulogne-sur-Mer, avec envoi d'un télégramme historique à Branly. Deux ans plus tard, il établit une liaison entre la Corse et le continent. En décembre 1901, il réussit la première liaison transatlantique sans fil. En 1902, il observe que la portée des transmissions augmente durant la nuit. Il expérimente un détecteur magnétique de son invention qui rend possible la réception du son. En 1904, il découvre la propriété directive des antennes horizontales et commence à utiliser la valve de Fleming. Celle-ci lui permet de créer dix ans plus tard le premier service de radiotéléphonie en Italie. En 1916, il montre la supériorité des ondes courtes, dont il s'attache à développer l'emploi. En 1918, il peut ainsi envoyer le premier message radio de l'Angleterre vers l'Australie.
Alors que commence l'épopée de la radio, Marconi est devenu un riche industriel comblé d'honneurs, membre d'un grand nombre d'académies et d'instituts scientifiques. Lauréat, en 1909, avec l'Allemand Karl Ferdinand Braun, du prix Nobel de physique, pour sa contribution au développement des communications par radio, il est élu sénateur en 1914, anobli en 1929 et accède, en 1930, à la présidence de l'Académie royale d'Italie. Lorsqu'il meurt, le 20 juillet 1937, toutes les stations de radio du monde lui rendent hommage en observant deux minutes de silence.