Claude Ier de Lorraine, comte, puis 1er duc de Guise
Prince français (Condé-Northen 1496-Joinville 1550), fils de René II, duc de Lorraine et de Philippa de Gueldre.
Son père lui lègue à sa mort (1508) le comté de Guise. Naturalisé français en 1507 et nommé gouverneur de Champagne et de Bourgogne (1522), il protège la Champagne contre l'invasion des Impériaux, qu'il défait à Neufchâteau. En récompense, François Ier lui donne l'usufruit du comté de Guise (1527) et le fait duc et pair (1528).
— Son fils François Ier de Lorraine, 2e duc de Guise (Bar 1519-Saint-Mesmin, près d'Orléans, 1563), soutient victorieusement le siège de Metz contre Charles Quint (1552-1553). Commandant l'armée envoyée en Italie par Henri II (1556) pour soutenir le pape Paul IV, dont les États avaient été envahis par le duc d'Albe, il envahit à son tour le royaume de Naples. Rappelé en France après la défaite de Saint-Quentin et nommé lieutenant général du royaume (1557), il reprend Calais aux Anglais et s'empare de Thionville (1558). L'année suivante, il est chargé avec son frère Charles (Joinville 1524-Avignon 1574), cardinal de Lorraine, de gouverner le royaume au nom de François II, époux de sa nièce Marie Stuart. Poursuivant une politique de persécution du protestantisme, il réprime rigoureusement la conjuration d'Amboise (1560), fomentée par Condé et les huguenots. Écarté du pouvoir par Catherine de Médicis (1560), il constitue avec le maréchal de Saint-André et le connétable de Montmorency un « triumvirat » (1561) afin de contrecarrer la politique de tolérance de la régente. Instigateur du massacre de Wassy (1562) qui déclenche la première guerre de Religion, il reprend Rouen aux huguenots et bat Condé à Dreux (1562) ; au cours du siège d'Orléans (1563), il est mortellement blessé par un gentilhomme protestant, Jean de Poltrot de Méré.
— Henri Ier de Lorraine, 3e duc de Guise, dit le Balafré (1549-Blois 1588), fils du précédent et d'Anne d'Este, fait campagne en Hongrie contre les Turcs (1566), puis contribue aux défaites des protestants à Jarnac et Moncontour (1569) lors de la troisième guerre de Religion. Hostile à la politique antiespagnole de l'amiral de Coligny, qu'il accuse en outre d'avoir été l'instigateur de l'assassinat de son père, il décide et prépare avec Catherine de Médicis et et les chefs catholiques un attentat contre lui (22 août 1572), puis le massacre des chefs protestants (→ la Saint-Barthélemy, 24 août 1572). En 1575, il défait les huguenots à Dormans, où il reçoit une blessure au visage qui lui vaut le surnom de Balafré. Chef de la Ligue (1576), il conclut le traité de Joinville (décembre 1584) avec le roi d'Espagne Philippe II, qui lui accorde des subsides, et acquiert une grande popularité en remportant sur les reîtres allemands, alliés des protestants, les victoire de Vimory et d'Auneau (1587). Ambitionnant le pouvoir, il entre dans Paris (9 mai 1588), malgré l'interdiction d'Henri III, se rend maître de la capitale après la journée des Barricades (12 mai) et obtient du roi, réfugié à Chartres, le titre de lieutenant général du royaume (4 août). La menace qu'il fait peser sur le trône incite Henri III à le faire assassiner (23 décembre) lors de la réunion des premiers états généraux à Blois.
— Louis II de Guise, cardinal de Lorraine (Dampierre 1555-Blois 1588), frère du précédent. Archevêque de Reims (1574) puis cardinal (1578), il devient l'un des principaux chefs de la Ligue. En 1588, il préside le clergé aux premiers états généraux de Blois, au cours desquels Henri III le fait assassiner (24 décembre 1588).
— Charles de Lorraine, 4e duc de Guise (Joinville 1571-Cuna, province de Sienne, 1640), fils d'Henri Ier et de Catherine de Clèves. Arrêté à Blois, après l'assassinat de son père, auquel il succède au titre de duc de Guise (1588), il s'évade de la prison de Tours en 1591. Candidat au trône de France (1593), il se rallie à Henri IV en 1594. Gouverneur de Provence et amiral des mers du Levant (1595), il est révoqué en 1631 pour avoir comploté contre Richelieu.
Pour en savoir plus, voir l'article guerres de Religion.