Bryan Ferry

Chanteur et compositeur de rock britannique (Washington, Durham, 1945).

Très tôt, Bryan Ferry, issu d'un milieu ouvrier, rêve d'une existence plus raffinée. Il s'habille avec recherche, gomme son accent du Nord et cultive son goût pour les arts. Après une courte carrière d'enseignant dans les arts plastiques, il décide de tenter sa chance dans la chanson. Fin 1970, il recrute des musiciens, issus pour la plupart d'écoles d'art comme lui, pour jouer les morceaux qu'il a composés seul au piano. Le succès du groupe Roxy Music, sera immédiat, triomphant par son originalité tant visuelle que sonore.

Le crooner de ces dames. Mais Bryan n'a pas complètement atteint son but. Il désire régner sans partage et démarre pour ce faire, dès 1973, en marge des activités du groupe, une carrière solo. These Foolish Things et son successeur, Another Time Another Place, deux bons albums de reprises iconoclastes, l'imposent comme le crooner moderne qu'il a toujours rêvé d'incarner. La jet-set lui ouvre ses palaces, les top models leurs boudoirs… En 1977, alors que Roxy a été temporairement dissous, Ferry sort In Your Mind, son premier album composé uniquement de titres originaux. Son rock aventureux a beau céder le pas à une écriture plus conventionnelle, le succès est toujours au rendez-vous. Mais l'année suivante, en proie à des déboires sentimentaux — sa bien-aimée Jerry Hall l'a quitté pour Mick Jagger —, Bryan signe un album mélancolique, The Bride Stripped Bear, qui se vend mal. Il ne lui reste plus qu'à relancer Roxy Music, que la new wave ne cesse de citer comme référence. Ayant regagné ses galons de superstar, Ferry repart en solo en 1985 avec Boys And Girls. La musique est désormais un funk soyeux et le chanteur roucoule comme le plus paresseux des latin lovers. Slave To Love ou Don't Stop The Dance sont même des modèles d'un rock FM de goût. Depuis, Bryan Ferry, reconverti en gentleman farmer avec épouse et enfants, poursuit avec indolence une carrière qui n'a que le tort de produire des albums dont la sophistication extrême ne compense en rien l'inquiétante baisse d'inspiration de leur auteur.