Apollodore d'Athènes

Encyclopédiste grec (iie s. avant J.-C.).

Nous savons de lui qu'il fut à Alexandrie un élève d'Aristarque de Byzance et du stoïque Panaetius de Rhodes, avant de se rendre à Athènes aux alentours de −146. On lui prête la composition d'une Chronique en vers (perdue) qui donnait une chronographie de la Grèce depuis la chute de Troie (qu'il situait en −1184) jusqu'à l'année 144 avant notre ère. Nous savons par Diogène Laerce qu'à l'exemple de son maître Aristarque, il publia des études sur divers auteurs, notamment sur Chrysippe de Soles, et Épicharme, dont il établit avec soin l'édition critique des textes. C'est à travers ses résumés en prose que nous sont connus plusieurs poèmes (la Petite Iliade, la Prise de Troie) du cycle épique relatif à la guerre de Troie.

On a conservé sous son nom trois livres d'une vaste compilation des théogonies et des plus anciennes légendes argiennes, thébaines et attiques, connue sous le titre de Bibliothèque d'Apollodore. Source irremplaçable de renseignements sur la mythologie grecque, cet ouvrage – dont la rédaction apparaît due en fait à un auteur inconnu de la fin du Ier ou du commencement du iie siècle de notre ère – tente de donner une synthèse cohérente et structurée de « tout ce que le temps leur (i.e. : aux Grecs) a donné de croyances sur les dieux et les héros, ainsi que les noms des fleuves, des pays, des populations, des villes, et de là tous les faits qui remontent aux époques les plus reculées. » (Photius, Bibliothèque, Codex 186, 142 a).