Abd el-Krim

en arabe ‘Abd al-karīm (Muḥammad ibn)

Chef rifain (Ajdir, Haut-Rif, 1882-Le Caire 1963).

Cadi à Melilla, il rêve de se tailler au Maroc une principauté indépendante. En 1914, il entre en relation avec l'Allemagne, sous le regard bienveillant des Espagnols, et fournit les armes au rebelle Abd al-Malik. Mais en 1915, à la demande du général Lyautey, il est emprisonné par les Espagnols à Melilla. Libéré au bout de onze mois, il se fixe en 1919 à Adjir et seconde son père qui organise la résistance aux Espagnols. Après la mort de ce dernier, il prêche la guerre sainte contre les Espagnols et, en 1921, remporte l'important succès d'Anoual sur le général Silvestre. Il ne peut toutefois faire reconnaître par les puissances européennes le gouvernement qu'il a constitué à Adjir. Profitant du repli espagnol sur la côte en 1924, il déclenche une offensive sur le nord de la zone française, afin de s'emparer de Fès et de Taza. Ses violentes attaques du printemps et de l'été 1925 sont difficilement contenues. Un accord est réalisé pour une action commune franco-espagnole (campagnes du Rif). Les pourparlers de paix d'Oujdja ayant échoué (mars 1926), une offensive générale franco-espagnole contraint Abd-el Krim à se rendre à la France en mai 1926. Déporté à la Réunion, il obtient d'être ramené en France (1947), s'échappe et trouve asile au Caire, où il reprend la lutte contre la France et où il préside plus tard le Comité de libération du Maghreb.