Abd al-Aziz ibn al-Hasan

(Marrakech 1878 ou 1881-Tanger 1943), sultan du Maroc de 1894 à 1908.

Il succéda à son père, le sultan Hasan Ier. Souverain fantasque, sans énergie, il laissa s'exercer plusieurs influences politiques, souvent contradictoires. Son goût pour le modernisme et les modes européennes le rendirent impopulaire, et des réformes hasardeuses imposées par les puissances coloniales suscitèrent des révoltes des tribus dissidentes, dont la plus grave, dans le nord du pays, fut celle du prétendant Bu Hamara.

L'anarchie à laquelle son règne livra le Maroc encouragea l'Espagne, puis la France à inaugurer une politique de « pénétration pacifique » que l'Allemagne ne parvint que partiellement à entraver. L'acte d'Algésiras (1906) plaça le Maroc sous une sorte de protectorat des puissances européennes ; la France et l'Espagne furent nommées mandataires de la Banque d'État du Maroc. En 1907, l'assassinat de plusieurs ressortissants européens à la suite d'une provocation religieuse servit de prétexte à un débarquement de troupes françaises à Casablanca. Finalement, en août 1908, sous la pression de la France, Abd al-Aziz fut déposé au profit de son frère Mulay Abd al-Hafid.

Pour en savoir plus, voir les articles Alawites, Histoire du Maroc.