Élisabeth Kovalskaïa

Révolutionnaire russe (gouvernement de Kharkov vers 1850-Moscou ? 1933).

Née Élisabeth Solntseva, elle était la fille illégitime d'une paysanne serve et d'un riche propriétaire foncier qui s'attacha à lui faire donner une bonne éducation. À peine sortie du lycée, elle s'investit dans des actions caritatives et organisa des cours pour les ouvrières ; elle rencontra à cette époque son futur mari, Kovalsky, qui l'aida dans sa tâche d'enseignement populaire, ainsi que Sofia Perovskaïa, en 1869, qui la gagna aux idées du féminisme.

Influencée par la Commune de Paris, Élisabeth Kovalskaïa adopta les idées anarchistes lors d'un séjour à Zurich. De retour en Russie en 1879, elle rejoignit le groupe Tcherny Peredel (« Partage noir »), résultant d'une scission intervenue au sein de l'organisation terroriste Narodnaïa Volia (« la Volonté du peuple »), dans laquelle son amie Sofia Perovskaïa choisit au contraire de continuer de militer ; les principaux membres du Partage noir, organisation qui rejetait le terrorisme et prônait l'action révolutionnaire au côté du peuple. étaient Gueorgui Plekhanov et Vera Zassoulitch. La même année, elle fonda l'Union des travailleurs de la Russie du Sud ; arrêtée en 1880 pour appartenance à une organisation clandestine, elle fut condamnée l'année suivante aux travaux forcés à perpétuité et internée aux bagnes de Kara, puis d'Irkoutsk. Après vingt-trois années de bagne marquées par plusieurs grèves de la faim et l'échec de nombreuses tentatives d'évasion, elle parvint en 1903 à obtenir l'autorisation de quitter la Russie grâce à son mariage avec un Autrichien. À Genève puis à Paris, fréquentant les milieux des émigrés russes, elle rejoignit le parti socialiste révolutionnaire, organisation « maximaliste », prônant la révolution internationale, pour une fédération de tous les travailleurs. Rentrée en Russie après la révolution d'Octobre, elle y devint fonctionnaire au Service des Archives d'État, et fut membre du comité de rédaction d'une publication consacrée à l'histoire du mouvement révolutionnaire.

Elle écrivit des Mémoires, non publiés en français.