Marguerite Gérard

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Grasse 1761  – Paris 1837).

Elle fut la belle-sœur de H. Fragonard et son élève (1775). Ses premiers travaux sont des gravures (le Chat emmailloté, 1778) et des miniatures (l'Heureuse Fécondité, 1777, Paris, Louvre) d'après l'œuvre de son maître. En peinture, elle collabore aussi avec Fragonard (les Premiers Pas de l'enfance, v. 1785, Cambridge, Fogg Art Museum), mais l'utilisation de tons froids, la minutie du traitement des vêtements annoncent déjà les mères élégantes qu'elle peindra plus tard (la Mère heureuse, Saint-Pétersbourg, Ermitage). Elle exécuta des scènes de genre mettant souvent en scène des enfants (le Modèle, Ermitage) : la fraîcheur des coloris et la sensibilité de l'expression permettent de situer l'artiste dans le courant préromantique illustré par Greuze, Fragonard, E. Vigée-Le Brun (l'Été, musée de Perpignan). Sa minutie l'apparente à Boilly (la Mauvaise Nouvelle, Salon de 1804, Louvre). Mais Marguerite Gérard usa d'un métier plus vigoureux dans ses portraits, qui sont de sincères études psychologiques dénuées d'ornements d'apparat (musée de Grasse).