panorama
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Vaste étendue de pays que l'on voit d'une hauteur. Par extension, tableau peint sur une toile de très grandes dimensions (jusqu'à 10 ou 15 m de haut sur 100 à 120 m de long), développée circulairement sur le mur intérieur d'une rotonde éclairée par le haut et spécialement construite pour la recevoir. Le panorama tend à donner l'illusion de la réalité, grâce aux diverses ressources du trompe-l'œil ; le spectateur voit les scènes représentées comme si, placé sur une hauteur, il découvrait tout l'horizon environnant selon une perspective cavalière.
Un premier panorama, montrant la ville de Londres, fut exécuté par l'Écossais Robert Barker v. 1792 et exposé à Londres (Leicester Square) en 1796. Constable (1803) écrit : " La peinture de panorama fait fureur. " En 1805, R. K. Porter montre un gigantesque panorama de la Bataille d'Azincourt.
Dans les premières années du xixe s., le goût pour le panorama se généralisa dans toutes les grandes capitales. À Paris, c'est en 1799 que Robert Fulton présente boulevard Montmartre, une vue de Paris, prise du pavillon de Marsan, exécutée par le peintre Prévost. Outre les panoramas de villes (Rome, Naple, Paris), de ports (Toulon, Portsmouth), de sites (Scheveningen, par Mesdag, au musée Mesdag de La Haye), les principaux panoramas représentaient surtout des batailles, comme la bataille de Tilsitt peinte par Langlois. Napoléon, trouvant là un moyen de propagande, se proposait de faire acheter les toiles pour les faire circuler en province. Au cours du xixe s., on affectionna particulièrement les panoramas de Langlois, Neuville, Detaille, Carrier-Belleuse, Poilpot...
Du point de vue technique, les panoramas étaient d'une exécution très compliquée : outre qu'elle exigeait de grandes connaissances de perspective et de trompe-l'œil, un mécanisme complexe de jeux de lumière, ce type de peinture se faisait sur une toile qu'il fallait peindre des 2 côtés.
Le diorama de Daguerre et Bouton, le stéréorama, le maréorama, le géorama, l'europorama étaient des spectacles tous à peu près analogues et pour lesquels l'exécution des toiles se pratiquait sensiblement de la même manière.
On appelle aussi panorama, ou peinture panoramique, des peintures généralement en trompe-l'œil qui occupent toute la largeur d'un mur et qui représentent une vue, un paysage : les Nymphéas de Claude Monet (Louvre, musée de l'Orangerie), constitués de 19 panneaux (1,97 m de haut sur 4,25 m de large), sont exposés dans des salles circulaires : juxtaposées, ces toiles peuvent être considérées, d'une certaine manière, comme un panorama, ou peinture panoramique.
Ce terme s'applique aussi aux tableaux de chevalets qui représentent une vue panoramique. Ces tableaux constituent un genre très en vogue au xviie s., notamment en Hollande.