muralisme

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Ce courant artistique du xxe s., essentiellement mexicain, est caractérisé par l'exécution de grandes peintures murales dont l'inspiration puise aux sources populaires et nationales.

Se référant à la tradition de la peinture murale précolombienne et porté par le mouvement de revendication sociale issu de la révolution de 1910, le muralisme mexicain se donne pour ambition de créer un " art monumental et héroïque, humain et populaire " (Siqueiros). L'exaltation de la conscience nationale à travers le passé préhispanique et les héros de l'indépendance fournit les thèmes didactiques d'œuvres puissantes, souvent baroques et expressionnistes, destinées à des bâtiments publics. Né dans les années 20 (fresques collectives de l'École nationale préparatoire de Mexico, 1922-1925), le courant muraliste a encore permis quelques réalisations intéressantes après la Seconde Guerre mondiale (décoration de la cité universitaire de Mexico, 1952 ; Polyforum culturel de Mexico inauguré en 1972 [Siqueiros] ; fresques du Musée national de Mexico, du même artiste). Aux principaux artistes représentatifs de ce courant, Diego Rivera (1886-1957) auquel on doit la décoration de la salle des Actes de l'École nationale d'agriculture à Chapingo, José Clemente Orozco (1883-1949), qui décora notamment en 1939 la coupole de l'Hospicio Cabañas de Guadalajara, David Alfaro Siqueiros (1896-1974), il convient d'ajouter la démarche parallèle de Jesús Guerrero (1910-1973) et de Carlos Merida (1893-1984). L'influence de ce courant n'est pas absente des œuvres publiques commandées par l'administration des États-Unis d'Amérique à l'époque du New Deal (" Federal Arts Project ", 1934-1943). Depuis les années 70, un art mural populaire, presque toujours collectif, réapparaît aux États-Unis dans le contexte de luttes sociales et ethniques (Noirs, Chicanos, etc.) ; son esprit communautaire est caractéristique, tout comme dans les réalisations sud-américaines ou irlandaises. Des artistes américains ou européens (coopérative des Malassis) manifestent également un regain d'intérêt pour la peinture murale.