les Veit
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintres allemands.
Johannes (Berlin 1790 – Rome 1854). Il se forma à l'Académie de Dresde avec son frère Philipp et à celle de Vienne (1810). Il arriva à Rome en avril 1811, mais, ne trouvant plus de place au couvent S. Isidoro, demeure des Nazaréens, il alla habiter chez le sculpteur Pulini. Il ne revint en Allemagne que trois ans (1819-1822). Il admirait beaucoup Overbeck, qui fit de lui un Portrait au crayon. Il a surtout peint des Madones, qui furent très appréciées, ainsi qu'un tableau représentant la Famille du sculpteur Pulini (musée de Karlsruhe) et quelques portraits. Il resta toute sa vie fidèle à l'idéal religieux des Nazaréens et subit, comme son frère, l'influence de son beau-père, le philosophe Friedrich Schlegel.
Philipp (Berlin 1793 – Mayence 1877). Frère de Johannes, il suivit sa mère à Iéna, où elle avait rejoint Schlegel, et à Paris, en 1802. Il songea un moment à entrer dans les ordres et prôna aussi le retour à l'inspiration des primitifs. En 1808, il alla étudier à l'Académie de Dresde sous la direction de Matthaï et de C. D. Friedrich, qui ne semble pourtant pas avoir eu une grande influence sur lui. En 1811, il fréquenta l'Académie de Vienne et connut Koch par l'intermédiaire de Schlegel. En 1813, toujours sous l'emprise de Schlegel, il s'engagea dans l'armée de libération.
En 1816, il rejoignit les Nazaréens à Rome, où il resta jusqu'en 1830. Philipp Veit participa avec eux à la décoration de la Casa Bartholdy (les Sept Années grasses de l'histoire de Joseph, 1816, musées de Berlin, pendant des Sept Années maigres de Friedrich Overbeck ; Joseph et la femme de Putiphar, id.).
De 1818 à 1824, il collabora avec les Nazaréens à la décoration du Casino Massimo à Rome. En 1819, il peignit un Triomphe de la religion au Vatican. Philipp Veit est le seul Nazaréen à avoir reçu une commande pour le Vatican, à laquelle l'influence de Friedrich von Schlegel ne fut pas étrangère.
De 1830 à 1835, il est nommé directeur du Städel. Inst. à Francfort et passe alors des commandes à Overbeck. Il peint un Saint Georges pour l'église de Bensheim ainsi que des Saintes Femmes au tombeau et exécute le Triomphe du christianisme et l'Introduction de l'art en Allemagne par le christianisme, panneau central d'un triptyque avec d'un côté l'Italie et de l'autre l'Allemagne, terminé en 1836 (Francfort, Städel. Inst.), qui témoigne de son talent de coloriste. En 1843, il se retire à Sachsenhausen. En 1846, il peint une Assomption de la Vierge pour la cathédrale de Francfort et plusieurs tableaux pour le roi Frédéric-Guillaume IV de Prusse. En 1853, il est nommé directeur du musée de Mayence et il dessine le cycle de fresques pour la cathédrale, ensemble complété par ses élèves (1859-1864). Son coloris le distingue des autres Nazaréens, mais Philipp Veit est resté fidèle toute sa vie à leur idéal. Son Introduction de l'art en Allemagne par le christianisme provoqua l'admiration d'Alfred Rethel, qui se rendit en 1836 à Francfort pour étudier sous sa direction. Ses nombreux écrits ont fait l'objet d'une édition posthume.