les Redouté
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Famille de peintres belges, considérés aussi, à juste titre, comme français.
Le plus célèbre des membres de cette famille est l'aquarelliste et lithographe Pierre Joseph (Saint-Hubert, près de Liège, 1759 – Paris 1840). Il fait son apprentissage chez son père, Charles-Joseph (Jamaque, près de Philippeville, 1715 – Saint-Hubert 1776) , puis sur les routes de Flandre et des Pays-Bas, exécutant portraits et tableaux d'église (1772-1782) ; à Amsterdam, il est frappé par les natures mortes de fleurs et de fruits de Jan Van Huysum. En 1782, il rejoint Antoine-Ferdinand (Saint-Hubert 1756 – Paris 1809) , son frère aîné, peintre décorateur à Paris ; il l'aide, mais occupe surtout ses loisirs à dessiner et à peindre à l'aquarelle les fleurs du Jardin du roi. Il fait aussi un stage (1784) chez le graveur Demarteau, qui tire ses premières planches. Le botaniste Charles Louis L'Héritier de Brutelle le remarque, lui fait illustrer le Stirpes novae (1784-85), puis l'appelle à Londres (1787) pour lui confier une grande partie des planches du Sertum anglicum, où seront publiées (1788) les plantes du jardin de Kew. Entre-temps, Pierre-Joseph est nommé dessinateur du cabinet de Marie-Antoinette (1786). Les encouragements de L'Héritier le déterminèrent à se consacrer à l'iconographie botanique. En 1793, Pierre-Joseph est chargé avec son frère, Henri-Joseph (Saint-Hubert 1766 – Paris 1852) , affecté à la zoologie, d'enrichir de nouvelles pièces la Collection des vélins de plantes et d'animaux du Muséum d'histoire naturelle (ancien Jardin du roi). Les études que Ventenat et lui font dans les jardins de Joséphine les amènent à publier en 1803 le Jardin de la Malmaison (2 vol., exemplaire à la bibl. Marmottan, Boulogne-sur-Seine), et Pierre-Joseph est nommé, en 1805, peintre de fleurs de l'impératrice. Cet artiste a tour à tour illustré la Flora Atlantica, par laquelle le botaniste Desfontaines fit connaître en 1798-99 les plantes observées en Afrique du Nord, et fait écrire par le jeune Pyrame de Candolle le texte qui accompagne la belle Histoire des plantes grasses (1799-1803). Mais ses deux principaux ouvrages sont les Liliacées (8 vol., 1802-1816) et surtout les Roses (3 vol., 1817-1824), célèbres pour la finesse du dessin, la subtilité et l'éclat des couleurs, le souci naturaliste. Redouté avait du reste innové, en 1796, un procédé de gravure en couleurs réalisé avec une seule planche, dont chaque épreuve était reprise au pinceau. En 1823, il est maître de dessin au Muséum ; parmi ses élèves figurent Mme Panckoucke et Pancrace Bessa, et aussi, à titre privé, les 2 filles aînées du duc d'Orléans. Les aquarelles originales de celui qu'on appela " le Raphaël des fleurs " sont aujourd'hui dispersées dans les musées (ensembles au Muséum d'histoire naturelle de Paris et au musée de Luxembourg [grand-duché] ; pièces isolées dans les musées de Meudon, Dieppe et Compiègne) et dans les coll. part. La série des Roses, achetée par la duchesse de Berry, a péri dans l'incendie des Tuileries en 1871. Les peintures à l'huile de Pierre-Joseph sont fort rares. Un tableau du musée de Rouen, le Vase fleuri, lui serait peut-être dû.