les Drouais
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Famille de peintres français.
Hubert (Saint-Samson-de-la-Roque, Eure, 1699 – Paris 1767). Fit ses premières études à Rouen, puis se rendit à Paris (v. 1717-1718), où il fut élève de François de Troy. Il fut agréé à l'Académie de Saint-Luc en 1730 et exposa au Salon en 1753 et en 1755. Il fut employé par Nattier et J.-B. Van Loo à peindre, dans leurs tableaux, les costumes et les accessoires. Le Louvre conserve de lui le Portrait du sculpteur Robert Le Lorrain.
François-Hubert (Paris 1727 – id. 1775). Fils d'Hubert, fut le membre le plus illustre de cette famille de peintres. Élève de C. Van Loo, de Natoire et de Boucher, reçu à l'Académie en 1758 (portraits de Coustou et de Bouchardon, Louvre), il fut appelé à Versailles, où il travailla pour Mme de Pompadour, puis pour Mme du Barry et où il devint le grand portraitiste de la Cour entre Nattier vieillissant et Mme Vigée-Lebrun. Ses effigies, parfois quelque peu artificielles et fardées, continuent la tradition du portrait assez froid de Nattier, mais le jeu des draperies lui fournit l'occasion de francs morceaux de peinture (Madame de Pompadour, 1763-64, Londres, N. G.) ; sous l'influence de J.-J. Rousseau, François-Hubert retient volontiers l'aspect attendrissant de ses modèles, qu'il peigne des enfants (le Comte d'Artois et sa sœur Clotilde, 1763, Louvre) ou des portraits familiaux situés non plus dans un décor d'opéra-comique comme Boucher, mais dans une nature plus vraisemblable, où tout est cependant apprêté (La Famille du marquis de Sourches, 1756, Salon de 1759, Versailles) — sans leur conférer pourtant la sensibilité que l'on trouvera chez Greuze ou Vigée-Lebrun (Femme en déshabillé, Stuttgart, Staatsgal.). Il est l'un des derniers artistes du siècle à donner au portrait une certaine somptuosité, tout en se montrant soucieux de son individualité (Madame Drouais, Louvre). On conserve encore un grand nombre de portraits peints par lui, notamment dans les musées d'Amiens, de Caen, de Chantilly, d'Orléans.
Jean Germain (Paris 1763 – Rome 1788). Fils du précédent, il fut son élève. Il entra d'abord dans l'atelier de Brenet, puis en 1780 dans celui de David, dont il devait rapidement devenir l'élève favori. En 1784, il partagea, avec Louis Gauffier, le grand prix de l'Académie grâce à sa Cananéenne aux pieds du Christ (Louvre), qui lui valut un succès éclatant. Pendant son séjour romain (1785-1788), il fut inséparable de David qui l'estimait beaucoup et qu'il aida dans les Horaces. Il est le premier et peut-être le plus doué des fidèles adeptes du Néo-Classicisme héroïque de David (Marius à Minturnes, 1786, Louvre ; le Retour du fils prodigue, 1782, Paris, église Saint-Roch).