les Domínguez Bécquer
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Famille de peintres espagnols.
José (Séville 1805 – id. 1841). Précurseur du " costumbrismo " sévillan, il a établi, dans des œuvres de petit format, appréciées des étrangers, les principes et les thèmes de cette peinture populaire : scènes de marché, d'église, de danse ; l'influence de Pérez Villaamil et surtout de David Roberts (à Séville en 1833) nuance son utilisation de la lumière et des couleurs (la Giralda vue de Placentinas, Séville, coll. part.). Professeur au Liceo de Séville, il fut aussi portraitiste et surtout illustrateur, avec une série de lithographies et de gravures (Album Sevillano, España artística, fort diffusés). Il eut comme fils le poète Gustavo-Adolfo Becquer et le peintre Valeriano.
Valeriano (1833-1870). Il est l'un des plus intéressants peintres romantiques espagnols. Élevé, après la mort de son père, par son oncle, le peintre Joaquin D.B., il peignit d'abord à Séville dans un esprit " costumbriste " subtilement teinté de romantisme (le Fumeur et le Porteur d'eau, Séville, coll. part.). Sa vie, minée par la maladie et les difficultés financières, se situe dans l'ombre de son frère. Il l'accompagne à Madrid en 1861 et participe à la décoration du palais du marquis de Remisa. De 1865 à 1868, il réalise sur ordre du gouvernement une série de dessins des Types, costumes et coutumes d'Aragon et de Castille, accompagnée de peintures de paysages et de mœurs qui manifestent son sens très aigu de l'observation (Fontaine de l'ermitage de Sonsoles, 1867, Madrid, Museo Romántico). L'année de sa mort, il est nommé dessinateur de la Ilustración de Madrid. Il est aussi remarquable portraitiste (Intérieur Isabelin, 1856, musée de Cadiz), et le portrait de son frère, Gustavo Adolfo Becquer (1862, Séville, coll. part) peut compter parmi les grands portraits du romantisme européen.
Joaquín (1817-1879). Il est le frère de José et l'oncle de Valeriano, qu'il éleva. Il connut une carrière officielle longue et brillante : professeur puis directeur de l'école des Beaux-Arts de Séville, dont il avait été élève, membre de l'Académie sévillane en 1874, professeur de dessin des enfants du duc de Montpensier, restaurateur de l'Alcázar de Séville, il forma de nombreux disciples. Ses œuvres " costumbristes ", comme Scène de carnaval à Séville près de la Lonja (Madrid, Museo Romántico) ou La Cruz del Campo en Sevilla (Museo de San Telmo, San Sebastián), montrent sa capacité à réunir vastes panoramas et études détaillées et vibrantes des personnages dans des coloris lumineux et délicats. Bon portraitiste, il laisse un intéressant Autoportrait en chasseur et plusieurs portraits du duc et de la duchesse de Montpensier. Pour la mairie de Séville, il peignit un grand tableau d'histoire, la Paix avec le Maroc (in situ).