les Breu
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Famille de peintres, dessinateurs et graveurs allemands.
Jörg, dit le Vieux (Augsbourg v. 1475 – id. 1537). Un des principaux représentants de l'école souabe au début de la Renaissance, élève d'Ulrich Apt le Vieux, Breu accomplit son tour de compagnon en Bavière et en Autriche, où l'on trouve trace de son passage dans plusieurs couvents. Ses premières œuvres — où le paysage tient souvent une grande place (Scènes de la vie de saint Bernard, 1500, abbaye de Zwettl) — offrent des réminiscences des gravures de Dürer et de Schongauer ; elles témoignent surtout de recherches d'expression parfois brutales, outrancières même, dans la ligne comme dans la couleur (Retable de la Passion, v. 1502, abbaye de Melk), qui font de leur auteur le successeur du Maître de la Tabula magna de Tegernsee et de Jan Pollack. Ce paroxysme de violence s'assagit cependant lorsque le peintre rentre dans sa ville natale après 1502. Breu modifie sa manière sous l'influence du goût italianisant qui régnait à cette époque à Augsbourg. On suppose qu'il s'est rendu en Italie en 1508 et en 1514. Il en aurait rapporté des schémas classiques de compositions et d'architectures à l'antique. Son œuvre la plus importante, les fresques de l'hôtel de ville d'Augsbourg (1516), dont il dirigea l'exécution, ne nous a pas été conservée. De cette époque datent les illustrations (22 pages) pour le Livre d'heures de Maximilien (bibl. de Besançon) et des dessins qui constituent des études pour des vitraux représentant les chasses et les guerres de l'empereur. En 1528, Breu reçut, comme beaucoup d'autres artistes, commande du duc de Bavière : il représente la Bataille de Zama et l'Histoire de Lucrèce (Munich, Alte Pin.). Ce dernier tableau (qui n'est pas sans rappeler l'Esther devant Assuérus de Burgkmair, dont Breu subit l'influence) illustre bien son nouveau style, froid et bariolé, empruntant à l'art italien ses décors architecturaux. Dans ses gravures, toutefois, Breu conserve une facture proprement germanique (Entrée de Charles Quint à Augsbourg, 1530). On distingue difficilement son œuvre de celle de son fils.
Jörg, dit le Jeune (Augsbourg v. 1510 – id. 1547). Les quelques précisions que l'on possède sur ce dernier concernent plusieurs voyages en Italie (1536-1540 ; 1542 ; 1543), des tableaux peints pour Guillaume de Bavière (la Conquête de Rhodes par la reine Artémise, 1535, Munich, Alte Pin.) et pour Ottheinrich von der Pfalz à Neuburg (1536). En 1538, il aurait restauré les décorations de P. Kaltenhof (1457) dans la salle de réunion de la corporation des tisserands d'Augsbourg (Munich, Bayerisches Nm). Ses gravures (le Banquet vénitien, 1539 ; le Siège d'Alger, 1541) constituent sans doute la partie la plus connue de sa production artistique.