les Allegrain

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintres français.

Étienne (Paris 1644 – id. 1736). On ne sait rien de sa formation avant sa réception à l'Académie (1677) ni de la chronologie d'une œuvre qui se place dans la tradition du paysage " héroïque ". En 1688– 1690, il peint pour le Trianon de marbre quelques vues réalistes du parc de Versailles, puis, en 1695, un groupe de paysages, dont deux sont encore sur place. Ces tableaux, ainsi que deux autres, peints en 1700 pour la Ménagerie (Louvre et musée d'Alençon), proches de petites toiles conservées au Louvre et au Sénat, représentent une version pittoresque des grands paysages de Poussin exécutés dans les années 1648 – 1651. La décadence du genre se marque dans l'accumulation des " fabriques ", qui peut aboutir à un effet quasi fantastique : Paysage avec Moïse sauvé (probablement tardif, Ermitage).

Dans l'état actuel des connaissances, il est difficile de distinguer l'œuvre d'Étienne de celle de son fils et élève Gabriel (Paris 1679 – id. 1748). Toutefois, on pourrait regrouper autour de son morceau de réception à l'Académie (1716, musée de Bordeaux) quelques tableaux plus fantaisistes, dans lesquels les plans ne se succèdent pas avec rigueur et qui s'agrémentent d'arbres aux troncs sinueux (Paysage avec Apollon et la Sibylle, musée de Tours ; deux pendants au musée de Dijon ; Paysage avec jeune femme et son chien, attribué à Francisque Millet, musée de Poitiers).