hard edge

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Signifiant littéralement " arête dure ", le terme de Hard Edge fut inventé par le critique Jules Langsner en 1959. Jugé vague et imprécis, il est aujourd'hui peu utilisé. C'est une dénomination stylistique, ne désignant aucun mouvement, mais une des tendances de l'Abstraction géométrique d'après-guerre. Son application convient surtout à l'œuvre de l'artiste américain Ellsworth Kelly, qui, à partir de 1949, conçoit une Abstraction froide et impersonnelle, fondée sur la répétition sérielle d'éléments peints en aplat et uniformément dans des tons francs et intenses ou sur une structuration de la toile en zones rigoureuses (Couleurs pour un grand mur, 1951 ; tableau constitué de 64 petites toiles carrées, montées sur châssis et placées bord à bord). Ne montrant rien d'autre que la matérialité de la couleur sur espace plan, l'Abstraction de Kelly met en évidence des contours fermes et tranchants en réponse aux bords flous de l'Expressionnisme abstrait (Rothko). L'appellation peut aussi s'appliquer à l'œuvre d'Alexander Libermann, à celle de Kenneth Noland ou encore de Leon Polk Smith (Anitou, 1958, New York, M. O. M. A.).