cloisonnisme
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Ce terme fut inventé et utilisé pour la première fois par le critique Édouard Dujardin dans un article publié dans la Revue indépendante du 19 mai 1888. Dujardin saluait ainsi la naissance d'un art nouveau qui lui semblait annoncé par les toiles que le peintre Louis Anquetin venait de présenter à l'exposition des Vingt à Bruxelles. Déçus par le Néo-Impressionnisme, qui les avait un moment tentés, Anquetin et Émile Bernard s'étaient détournés des recherches divisionnistes pour simplifier et recomposer l'image perçue en formes élémentaires aux teintes plates cernées d'un contour, " quelque chose comme une peinture par compartiments, analogue au cloisonné ", " le dessin affirmant la couleur et la couleur affirmant le dessin ", notait É. Dujardin. Le procédé était emprunté aux estampes japonaises, au vitrail, aux xylographies populaires et médiévales ; il devait séduire Gauguin, que Bernard avait retrouvé à Pont-Aven au début d'août 1888, et devenir l'une des bases du Synthétisme, élaboré par le groupe de Pont-Aven ; Gauguin et de nombreux artistes du groupe, tels Sérusier ou Filiger, puis certains Nabis catéchisés par Sérusier l'utilisèrent souvent. Sollicité par des influences contradictoires, É. Bernard devait l'abandonner à partir de 1892.