art vidéo

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Ce courant est apparu en Europe et aux États-Unis au début des années 1960. Il est directement tributaire des nouvelles technologies de l'image mais introduit, au-delà des simples contingences du matériau, des facteurs psychologiques issus de la nouvelle communication. L'artiste utilise pour cela un matériel désormais largement répandu qui permet d'enregistrer simultanément du son et des images sur un support magnétique. La bande peut être ensuite ou instantanément diffusée par le magnétoscope sur un ou plusieurs écrans-moniteurs. L'utilisation de ce nouveau médium répond aux éternelles fascinations de l'art pour les nouvelles technologies. Elle est aussi une façon d'interroger les nouvelles sources d'images qui hantent la société post-industrielle. C'est dans cet esprit critique que s'est développé tout d'abord l'art vidéo dans les milieux néo-dadaïstes proches du mouvement Fluxus. En 1963, le Coréen Nam June Paik s'associe à Wolf Vostell pour des essais de distorsions d'images. Il utilise aussi la vidéo pour filmer les performances de ses amis Merce Cunningham, John Cage ou Allen Ginsberg. La technique vidéo est aussi, comme la photographie dans le dadaïsme berlinois, mise au service du détournement. Elle est par ailleurs convoquée pour produire des images artificielles. Le même Nam June Paik réalise à cette époque des " images abstraites " au moyen des fréquences électro-acoustiques, il met au point un synthétiseur d'images, joue sur les vitesses d'apparition et de disparition des images comme le fera plus tard Bill Viola. C'est à la fin des années 1960 que se multiplient des initiatives pour présenter et encourager cette forme d'art. Les États-Unis et le Canada prennent une place de pionniers dans ce domaine et sont particulièrement actifs dans le champ de la vidéo expérimentale qui exploite les nouvelles possibilités de manipulations électroniques de l'image de synthèse. Les principaux artistes vidéastes actuels, de Bill Viola à Gary Hill, recourent à des installations réunissant plusieurs écrans géants ou moniteurs télévisuels, intégrant directement le spectateur. Accompagnant également les expériences entreprises lors de performances, des artistes comme Bruce Nauman, Dan Graham ou Peter Campus, utilisent la vidéo pour interroger la relation au corps et la position de voyeur du spectateur.