aquatinte

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Procédé de gravure apparenté à l'eau-forte et destiné à obtenir des effets de teinte en aplat comparables à ceux du lavis pour le dessin. Au lieu de faire mordre par l'acide un trait enlevé sur le vernis, comme on le fait pour l'eau-forte, on crée une surface protectrice poreuse qui, à la morsure, donne un grain, c'est-à-dire une surface pointillée. On obtient toute une gamme de teintes en posant successivement plusieurs grains. On peut obtenir la couche protectrice poreuse de diverses manières. Le procédé classique consiste à recouvrir la planche d'une poudre de résine, puis à faire chauffer cette poudre pour que ses grains adhèrent à la planche. Avant de faire mordre la planche à l'acide, on réserve les parties qui resteront blanches en y appliquant un vernis au pinceau. On peut aussi obtenir certaines teintes en posant directement de l'acide au pinceau sur la planche.

Malgré un exemple isolé au xviie s. (Portrait de Cromwell par A. Van de Velde), l'aquatinte est apparue au milieu du xviiie s. avec Jean-Baptiste Le Prince et a servi surtout à imiter le dessin au lavis ; Goya est le premier à l'avoir traitée de façon libre et originale.