actionnisme

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

L'Actionnisme viennois, phénomène artistique des années 1960, puise son énergie dans l'Action Painting et s'affirme par une logique héritée du Futurisme, de Dada, du mouvement Gutaï et de Fluxus. Pour Hermann Nitsch, Günter Brus, Otto Muehl, Rudolf Schwarzkogler et, marginalement, Arnulf Rainer, il s'agissait de combler l'écart entre l'art et la vie, illustrant les théories de J. Cage par l'usage d'un rituel unique et dramatique. Par des manifestations individuelles ou collectives, visant à renouveler la notion conventionnelle de l'art, ces artistes ont donné à leurs actions une forme subversive. L'intérêt premier de ces performances vient de l'utilisation du corps comme matériau artistique pouvant être souillé, dégradé et avili. Le type d'actions développées par ce courant, dès 1964, présente un caractère sexuel et fétichiste très marqué, dont la motivation première s'inscrit dans le défoulement collectif. La violence expressionniste, la provocation agressive et sacrilège apparaissant dans ce climat s'expriment notamment par les peintures de O. Muehl (Ohne Titel, 1962), les collages et œuvres corporelles de G. Brus (Ohne Titel, 1965, Édimbourg, Scottisch National Gallery of Modern Art ; Selbstbemalung, 1964), les actions de R. Schwarzkogler (Hochzeit, 1965), les films ou photographies d'actions de H. Nitsch (Wiener Spaziergang, 1965), soutenues par les galeries viennoises Junge Generation et Nächst St. Stephan. La première publication sur l'Actionnisme, Satankult und Schwarzmesse de G. P. Zacharias, paraît en 1964. Depuis, ce mouvement a fait l'objet de nombreuses réflexions et expositions comme celles présentées à Kassel (Museum Fridericianum) et à Vienne (Österreichisches Museum für Angewandte Kunst), en 1989.