William Glackens
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre américain (Philadelphie 1870 – Westport, Conn., 1938).
Formé en partie à la Pennsylvania Academy of Fine Arts, il commença par être illustrateur de journaux pour The Record, puis The Philadelphia Press (métier qu'il n'abandonna complètement qu'en 1914) entre 1891 et 1895, en compagnie de John Sloan, de George Luks et d'Everett Shinn. À cette époque, il occupait un atelier avec Robert Henri. Ces jeunes peintres, qui partageaient les mêmes préoccupations esthétiques, furent connus plus tard sous le nom d'Ash Can School. En compagnie de R. Henri et d'Elmer Schefield, Glackens voyagea en Europe, notamment en Hollande et en France, où il eut la possibilité d'exposer au Salon (1895). De retour aux États-Unis, il s'établit à New York, où, tout en continuant son métier d'illustrateur (travaux sur la guerre cubaine pour le McClure's Magazine, 1898), il peignit, fort de l'exemple des peintres qu'il avait admirés en Europe, des toiles qu'il montra pour la première fois en 1901 lors d'une exposition qui comprenait également des œuvres de Maurer, d'Henri et de Sloan (Hammerstein's Roof Garden, 1901, New York, Whitney Museum). Mais ce n'est qu'en 1905 qu'il peignit son chef-d'œuvre, Chez Mouquin (Chicago, Art Inst.), qui, sous la forme d'un hommage à Manet, représentant un couple assis dans un café, introduisit dans la peinture américaine une virtuosité jusque-là inconnue. Il joua un rôle important dans la rénovation de l'art américain et il lutta courageusement pour imposer officiellement ses idées et celles de ses amis. Il participa en 1908 à l'exposition des Huit, qui comprenait les œuvres de huit artistes refusés par la National Academy. Deux ans plus tard, il fut l'organisateur du premier Salon des indépendants américain et il prit une part active à l'organisation de l'Armory Show (1912). Il fut enfin, avec W. Pach, Prendergast, Villon, Marcel Duchamp et Picabia, le fondateur de la Society of Independant Artists (1917), et son premier président. Il conseilla également A. Barnes et acheta pour son compte, en Europe, des toiles de Manet, de Cézanne, de Matisse. Vers 1910, Glackens s'inspira directement de Renoir, au point d'être surnommé le " Renoir américain " (Nude with Apple, 1910, Brooklyn Museum). De 1925 à 1932, il résida dans le midi de la France et à New York, peignant de lumineuses vues de plages, des scènes animées, qui avaient toujours compté parmi ses sujets favoris, ainsi que des portraits et des natures mortes (Flowers in a Blue Vase, musée d'Everson). Un an avant sa mort, il obtint le grand prix de l'Exposition de Paris.