Willem Buytewech
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre et graveur néerlandais (Rotterdam v. 1591 – id. 1624).
Parti, à une date que l'on ignore, pour Haarlem, où il s'inscrit à la gilde en 1612, il retourne en 1617 à Rotterdam ; il y finira ses jours non sans voyager souvent à travers la Hollande, notamment à Scheveningen, à La Haye, à Nordwijk. Il semble aussi être resté en contact avec Amsterdam, centre des principales éditions littéraires (Buytewech connut une importante activité d'illustrateur), et surtout avec Haarlem. Ses tableaux sont peu nombreux : seuls 8 d'entre eux sont authentiques, et presque tous représentent, avec une tendance souvent moralisatrice et allégorique, des sociétés galantes, dont les costumes et les attitudes évoquent la préciosité des premières années du siècle. Ces tableaux sont essentiels dans l'évolution de la peinture de genre, telle que la pratiqueront à Haarlem un Dirck Hals et à Amsterdam les Codde, Duyster, Molenaer et Duck ; ils attestent l'indéniable modernité de Buytewech, qui se place ainsi au centre de tous les nouveaux courants qui animent l'art hollandais. En dehors des musées de Berlin et de Budapest, c'est surtout aux Pays-Bas que l'on peut voir ses œuvres, au Rijksmuseum, à Rotterdam (B. V. B.), ainsi qu'au musée Bredius de La Haye : Joyeuse Compagnie représentant aussi les " Quatre Sens " (v. 1620).
Mais le talent de Buytewech se manifeste davantage dans ses nombreux dessins, d'un graphisme toujours spirituel et nerveux, élégant dans sa sécheresse un peu saccadée et qui en fait bien le contemporain d'un Callot et d'un Bellange ; il cherche comme eux, sans vraiment y parvenir, à atteindre un réalisme affranchi du formalisme maniériste, comme en témoignent la suite d'amusantes silhouettes masculines conservées dans les cabinets de Dessins de Hambourg, de Rotterdam et de l'Institut néerlandais de Paris, ou bien la série de dessins des cabinets de Berlin et de Brême. Il faut mentionner également de très belles études de paysages souvent inspirées d'Elsheimer et qui dénotent d'indéniables rapports avec l'art fantastique d'Hercules Seghers (Londres, British Museum et Courtauld Inst.). Il s'agit parfois d'un accord très heureux entre le paysage et la scène de genre, comme dans les dessins des Saisons et des Éléments, qui furent gravés par Jan Van de Velde (l'Été, 1622, cabinet des Dessins de Berlin ; l'Air, Rotterdam, B. V. B.).
On connaît de son fils, Willem le Jeune (Rotterdam 1625 - id. 1670) , quelques rares tableaux, des Annonces aux bergers, qui rappellent le genre de Benjamin Cuyp, et surtout des paysages, comme la Vue de dunes (Londres, N. G.).