Victor Burgin
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Artiste britannique (Sheffield 1941).
Des études à la Royal Academy of Art (1962-1965) de Londres, puis à l'université Yale (1965-1967), mènent Burgin à une première série d'œuvres où il analyse le processus de la perception à travers l'objet représenté et ses modes de représentation (Photopath). À partir de 1970, Burgin se concentre sur la forme linguistique, créant des structures ouvertes : Narratif Piece (18 propositions), 1970, où un enchaînement de propositions écrites suit une progression incluant une réflexion du spectateur sur la proposition de base. Cet intérêt pour l'acte d'appréhension de la réalité et de l'œuvre par le spectateur se retrouve, à partir des années 70, dans une série de travaux mêlant texte et photographie ; ce recyclage et l'" appropriation " d'images publicitaires, combinés à des textes traitant des relations sociales, et créant un effet de distanciation pour le spectateur, sont renforcés par la mise en cause de l'espace d'exposition traditionnel (Possession, affiche tirée à 500 exemplaires et placée dans les rues de Newcastle upon Tyne, 1976). Cet intérêt pour l'espace social (U. K. 76) est redoublé, dans de nombreuses œuvres juxtaposant texte et photographie, par un intérêt sur les formes de pouvoir et la sexualité (Zoo 78, 1978). Combinant l'histoire, la narration, la psychanalyse (In Lyon, 1980 ; À Grenoble, 1981 ; Gradiva, 1982), il réalise des œuvres comme Olympia (1983) ou The Bridge (1984) basées sur la logique constructive du rêve : association, condensation. Le retour à la peinture s'effectue dans des œuvres telles que Office at Night, où Burgin continue à jouer sur les juxtapositions de langage en confrontant peinture, photographie et pictogramme, faisant récemment appel au traitement par ordinateur de l'image réduite à l'état de silhouettes découpées en Formica (Park Edge, 1988). Son œuvre a été présentée à Eindhoven, Van Abbe Museum (1978), et à Londres, I. C. A. (1986).