Anne Vallayer-Coster

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Paris 1744  – id. 1818).

Fille de Joseph Vallayer, orfèvre du roi, elle fut reçue à l'Académie en 1770 (Attributs de la Musique et Attributs de la Peinture, Louvre). Elle épousa en 1781 Jean-Pierre Sylvestre Coster. Nommée chef du cabinet de Peinture de Marie-Antoinette, elle se réfugia en province sous la Révolution et revint à Paris en 1796.

Des portraits et surtout des natures mortes (Fleurs, Apprêts de repas, Bas-Reliefs feints, Trophées de chasse) constituent l'ensemble de son œuvre. Dans ses portraits, l'artiste s'inspire de Chardin dans l'étude psychologique des personnages et dans la façon de rendre très sobrement quelques détails destinés à adoucir l'austérité de l'ensemble (J. Ch. Roëttiers, 1777, Versailles). Les Néerlandais, peut-être par l'intermédiaire de l'œuvre de Largillière (Nature morte, Paris, musée Nissim-de-Camondo), lui fournissent, pour ses natures mortes, un répertoire iconographique qu'elle renouvelle peu ; mais, héritière de la tradition plus sobre des peintres de nature morte français, Anne Vallayer-Coster emploie souvent un fond neutre, une touche délicate et nerveuse qui font d'elle — après Chardin, qu'elle ne se contente pas d'imiter, et Oudry — l'un des peintres de genre les plus attachants du siècle. Son Panaches de mer, lithophytes et coquillages (1769, Louvre) est une des plus fascinantes natures mortes qui soit. L'artiste prolonge la tradition de la nature morte de Chardin jusqu'à l'aube du Romantisme (Table chargée d'un homard, de différents fruits, de gibier, 1817, Louvre). Les musées de Berlin, Genève, Le Mans, Nancy, Carcassonne, Dijon, Reims, Strasbourg, Toledo (Ohio), Paris (Nissim-de-Camondo et Arts décoratifs), Saint-Jean-Cap-Ferrat (Île-de-France). Ottawa (N.G.) et le Metropolitan Museum possèdent de ses natures mortes.