Toussaint Dubreuil
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre français (Paris [ ? ] v. 1561 – id. v. 1602).
Élève de Fréminet père, Dubreuil se forma surtout à Fontainebleau près de Ruggiero de Ruggieri, avec qui il collabora au pavillon des Poêles (Histoire d'Hercule). Vers 1584 ( ?), il donne les dessins pour la masse de l'ordre du Saint-Esprit (Louvre). On ne connaît plus guère son œuvre : à Fontainebleau, le pavillon des Poêles et la galerie des Chevreuils (Scènes de chasse) ont disparu ; la Galerie des cerfs, qui subsiste, a été très restaurée ; au Louvre, la Petite Galerie (gigantomachie, mythologies et portraits), qu'il peignit avec Jacques Bunel, a été anéantie dans l'incendie de 1661. Des 78 compositions mentionnées par les inventaires anciens au château de Saint-Germain-en-Laye ne subsistent que de rares fragments : 5 tableaux (Louvre : Dicé offrant un banquet à Francus, Hyante et Climène offrant un sacrifice à Vénus, Hyante et Climène à leur toilette ; Fontainebleau : Cybèle éveillant Morphée, Dicé ordonne à Orée de consulter les oracles) [coll. part.] et 12 dessins (Paris, Louvre et E. N. B. A. ; Amsterdam, Rijksmuseum). Les sujets sont tirés de la Franciade de Ronsard : la décoration fut exécutée sans doute par des collaborateurs comme G. Dumée, dont on pourrait reconnaître peut-être la main dans Dicé offre un banquet à Francus (Louvre). On lui attribue de rares dessins (Narcisse) et quelques peintures (la Montée au Calvaire). Il est sans doute l'auteur du Portrait d'Henri IV acquis récemment par le musée de Fontainebleau.
Dubreuil donna aussi les cartons de la tapisserie de l'Histoire de Diane (une esquisse au Louvre, cabinet des Dessins). Il a été rarement gravé (P. Vallet : la Terre, le Feu ; P. Fatoure : Noli me tangere, Descente du Saint-Esprit). À la manière de Primatice, Dubreuil faisait peindre ses projets par des aides, surtout des Flamands. Son art est une remarquable transition entre le maniérisme de la première et de la seconde école de Fontainebleau, dont il est le représentant le plus brillant ; il annonce déjà le classicisme.