sir James Thornhill

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre britannique (Melcombe Regis, Dorset, 1675 – Thornhill, Dorset, 1734).

Il appartenait à une vieille famille du Dorset et fit son apprentissage chez Thomas Highmore de 1689 à 1697. Il a vraisemblablement travaillé pour Verrio, à Hampton Court, de 1702 à 1704 et, vers 1706-1707, il peignit la Chambre des Sabines à Chatsworth, ce qui devait, de bonne heure, l’orienter vers une carrière de peintre décorateur. Il obtint comme première commande importante la décoration de l’ancien réfectoire du Greenwich Hospital, à laquelle il travailla de 1708 à 1727. Il fut parmi les premiers à s’inspirer de scènes de l’histoire contemporaine, comme le Débarquement de Guillaume III en Angleterre, et à leur donner une forme dramatique à l’échelle de la grande peinture d’histoire. Son carnet d’esquisses (coll. part.) rapporté en 1711 de son voyage aux Pays-Bas et en Belgique témoigne de son intérêt pour l’architecture ; l’un des meilleurs aspects de son talent réside dans les effets de perspective architecturale. En 1715, Thornhill décora les appartements du prince à Hampton Court ainsi que la chapelle d’All Soul’s College à Oxford. La même année, il fut chargé de peindre la coupole de Wren à Saint Paul, tâche qu’il termina en 1719 (Vie de saint Paul ; esquisses au St. Paul’s Cathedral Museum). Thornhill succéda à Kneller en 1716 à la tête de l’Académie, fondée en 1711 ; en 1718, il fut nommé peintre d’histoire du roi et devint en 1720 Sergeant Painter en même temps qu’il était promu chevalier. En 1723, le choix de William Kent pour la décoration du palais de Kensington marqua un tournant dans sa carrière, et il consacra l’énergie de ses dernières années à copier les cartons de Raphaël à Hampton Court.

Successeur de Verrio et surtout de Laguerre, introducteurs de la décoration baroque en Angleterre, Thornhill perpétua leur tradition et celle de Pellegrini (à Londres en 1708), de Marco (à Londres de 1708 à 1716) et de Sebastiano Ricci (à Londres de 1712 à 1716). Meilleur coloriste que ses devanciers, son exécution est souvent faible et quelque peu molle. En revanche, l’artiste a laissé de nombreux dessins (Londres : British Museum, Courtauld Inst. [Witt Coll.], V. A. M. ; Cambridge : Fitzwilliam Museum ; Bedford : Cecil Higgins Museum ; Oxford : Ashmolean Museum ; All Soul’s College ; Worcester College ; Chicago : Art Inst. ; Hambourg : Kunsthalle) et esquisses à l’huile (Londres : Soane’s Museum, V. A. M. ; Greenwich : Maritime Museum ; Oxford : Ashmolean Museum) qui s’imposent par leur brio et l’élégance de la composition. Sa vente après décès eut lieu les 24 et 28 février 1735 ; en plus de ses propres esquisses et dessins, on y remarquait des œuvres de Laguerre, Verrio, Sebastiano Ricci, Rubens et surtout un Poussin capital, Tancrède et Herminie (Birmingham : Barber Inst.), qu’il avait acheté en 1717 lors de son court séjour à Paris. Sa fille Jane épousa William Hogarth.