Theodor Aman

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre et graveur roumain (Campulung 1831  – Bucarest 1891).

Il se forma à Paris, chez M. M. Drolling et F. Picot et exposa en 1853 un autoportrait au Salon. Il accompagna le corps expéditionnaire français dans la guerre de Crimée (Bataille de l'Alma, Camp des zouaves) ; la Bataille d'Oltenitza remporta un succès en 1854 à Paris. Rentré en 1858 à Bucarest, Aman participa à la campagne pour l'union de la Valachie et de la Moldavie, réalisée en 1859. Fondateur et directeur de l'École des beaux-arts de Bucarest (1864-1891), il fut, pendant plus d'un quart de siècle, le principal animateur de la vie artistique en Roumanie. Il garde de son intérêt pour Couture une facture large mêlant les tons chauds, et se montre alors dans certaines batailles assez proche de Decamps. Dans les années 1870, il penche vers la virtuosité de Fortuny ou Munkaczy, déployant de grandes compositions aux figures animées ; sa palette s'éclaircit. Sa peinture, de goût académique, est engagée dans le combat pour l'indépendance du nouvel État roumain. Il est le meilleur peintre d'histoire de son époque (Défaite des Turcs à Calugareni, 1872, Boyards surpris au banquet par les émissaires de Vlad Tepes) ainsi qu'un excellent portraitiste et un bon peintre de genre (Hora d'Aninoasa, Réception en famille, Femme au chien) ; ses paysages sont dépourvus de lyrisme. Ses gravures à l'eau-forte évoquent des scènes de la vie rurale. La plus grande partie de son œuvre se trouve au musée Theodor Aman, installé dans l'ancienne demeure de l'artiste et au musée de la R. S. R. à Bucarest.