Théophile, dit Théo Van Rysselberghe
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre belge (Gand 1862 – Saint-Clair 1926).
Élève des Académies de Gand et de Bruxelles, il rapporte d'un voyage au Maroc (1883-84) la Fantasia (Bruxelles, M. R. B. A.), tableau dans la tradition de l'Orientalisme, mais où se manifeste déjà son goût pour la peinture claire. Membre fondateur des Vingt, il est rapidement conquis par le Néo-Impressionnisme (la Pointe Per-Kiridec, 1889, Otterlo, Kröller-Müller ; la Partie de tennis, v. 1890 ; Madame Maus, 1890, Bruxelles, M. R. B. A. L'Homme à la barre, 1892, Paris, Orsay). Dans une fidélité instinctive au réel, il respecte pourtant l'identité de ses motifs et ne se livre guère à la stylisation qu'impose cette technique, d'où il résulte une contradiction souvent flagrante entre l'esprit et les moyens, surtout sensible dans les tableaux de figures : la Lecture (1903, musée de Gand), œuvre célèbre groupant les personnalités littéraires de l'époque et reflet du milieu de la Libre Esthétique ; vers cette date, il se rapproche de Cross dans ses paysages (les Pins à Cavalière, 1904, Otterlo, Kröller-Müller). Installé à Paris en 1898, Rysselberghe se fixe à Saint-Clair (près du Lavandou) en 1910 et s'exprime dès lors au moyen d'une palette franche, d'un métier robuste (les Pins de la Fossette, 1919). Il a laissé une œuvre graphique (dessins, aquarelles, eaux-fortes) qui rend mieux compte peut-être que sa peinture d'un talent très probe (le Port de Trieste, 1896, eau-forte). Une exposition rétrospective a été consacrée à l'artiste (Gand, M. B. A.) en 1993.