Philip Taaffe

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste américain (New Jersey 1955).

Dans les années quatre-vingt s’est manifestée aux États-Unis une génération de jeunes artistes ayant en commun la volonté de s’inscrire dans la continuité de l’histoire par l’appropriation. L’œuvre de Philip Taaffe peut être assimilé à cette continuité artistique, dans le sens d’une variation sur des modèles existants. Point de départ de son travail, le choix des motifs lui permet d’établir une relation avec certains artistes des années cinquante-soixante, autant sur le mode du pastiche que sur celui de l’hommage. L’œuvre intitulée Brest (1983) est une variation sur celle de Bridget Riley intitulée Crest (1964), liée à une référence à l’ouvrage de Jean Genet. De même, Concordia, de 1985, oscille entre la référence admirative à l’œuvre de Barnett Newman et l’apparence d’un foulard aux motifs de corde. Philip Taaffe puise également à d’autres sources : mosaïques byzantines, architecture folklorique russe, filigrane baroque espagnol... Ainsi, Phantastisches Gebet, 1 manifeste une attraction pour les arts africains. Taaffe élabore ses « apparences de tableaux » par collages, sur la surface de la toile, de linoléum ou de papiers sérigraphiés de formes abstraites polis jusqu’à se confondre avec le plan continu. Une exposition lui a été consacrée (Vienne, Wiener Secession) en 1996.