Jan Sluyters

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre néerlandais (Bois-le-Duc 1881  – Amsterdam 1957).

Il se forme à l'École normale pour l'enseignement du dessin, puis à l'Académie des beaux-arts d'Amsterdam (1896) et est marqué d'abord par le Symbolisme à son déclin. Il se rend à Paris en 1904 avec Léo Gestel, voyage en Italie et en Espagne, revient à Paris en 1906. Pendant une dizaine d'années, son évolution reflète celle de la peinture contemporaine. Proche du Van Dongen fauve dans le rendu d'un soir de fête (Deux danseuses, 1906), puis ayant assimilé l'influence de Van Gogh, Sluyters adopte le pointillisme en 1907. À partir de 1908, il développe un style luministe, faisant jouer sur des paysages le soleil et ses rayons dans des jeux abstraits de couleurs selon un principe d'" orchestration colorée " (Paysage au clair de lune II, 1911, La Haye, Gemeentemuseum). Il se rallie au Cubisme en 1913, soumettant alors le motif à d'audacieuses analyses (Portrait cubiste d'une femme, 1914). Sa période la plus originale est celle de Staphorst (1915-1917), au cours de laquelle les stylisations issues de la discipline cubiste sont humanisées par l'expression pathétique d'un rude terroir, inspirée par celle du Van Gogh de Nuenen : Famille de paysans à Staphorst (1917, Haarlem, musée Frans Hals). Installé à Amsterdam en 1919, l'artiste renonce à l'austérité et pratique de nouveau la couleur claire de ses débuts. Peintre de portraits, de nus, d'intérieurs (la Famille du peintre, 1922, La Haye, Gemeentemuseum), son intimisme coloré est une variation hollandaise (à laquelle la leçon de Matisse n'est pas étrangère) de l'art détendu et aimable qui caractérise, partiellement, l'entre-deux-guerres et que Sluyters a prolongé jusqu'à la fin de sa carrière : Portrait de l'échevin Wibaut (1932), la Joie de peindre (1946, Amsterdam, Stedelijk Museum). Son œuvre a fait l'objet d'expositions rétrospectives au Stedelijk Museum d'Amsterdam en 1927 et en 1952.