José María Sert y Badia

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre espagnol (Barcelone 1876  – id. 1945).

Fils d'un dessinateur de tapisseries et d'étoffes, il travailla d'abord dans l'atelier paternel. Naturellement attiré par la peinture murale, il séjourna en Italie (1900), étudiant les fresquistes, pour s'installer ensuite à Paris, où s'affirma sa vocation de décorateur, en marge des courants artistiques, espagnols ou internationaux. José Maria Sert fut adopté par la haute société parisienne, pour laquelle il exécuta des ensembles (salon de musique pour la princesse de Polignac, salle à manger pour le baron de Wendel) qui transposent les décors de villas vénitiennes de Tiepolo. Mais il conquit aussi l'amitié de Claudel, dont il illustra le Soulier de satin (1928-29) et qui célébra son lyrisme baroque en des pages brillantes (" Positions et propositions ", " L'œil écoute "), mais peut-être avec quelque excès d'optimisme. C'est en effet l'époque où Sert entreprit la décoration de grands édifices, églises ou monuments publics : à Genève, le palais des Nations ; en Espagne, l'ensemble de la cathédrale de Vich (Vie et passion du Christ, présidé par les figures colossales de saint Pierre et de saint Paul, " piliers de l'Église "), achevé en 1930, incendié en 1936, et que l'artiste voulut refaire après la guerre civile, travaillant jusqu'à sa mort à une nouvelle version modifiée. D'autres décorations historico-allégoriques furent consacrées à la gloire des routiers catalans, les " Almugavares " (salon des Chroniques à l'hôtel de ville de Barcelone), et du peuple basque (chapelle du couvent de S. Telmo, aujourd'hui au musée, à Saint-Sébastien). La peinture de José María Sert, quelque peu emphatique et boursouflée, semble s'être démodée rapidement. Mais on ne peut lui dénier un dynamisme, une invention décorative et parfois une puissance dramatique qui assurent à cet isolé une place non négligeable dans l'art du xxe s.