Franz-Wilhelm Seiwert

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre allemand (1894 Cologne  – id. 1933).

Après avoir effectué ses études à la Kunstgewerbeschule de Cologne, Franz-Wilhelm Seiwert participe tout de suite à l'activité dadaïste dans sa ville natale. En 1919, il fonde avec Heinrich Hoerle et Anton Räderscheidt le groupe Stupid. Il collabore bientôt à la revue Die Aktion de Franz Pfemfert, dans laquelle il publie des gravures sur bois sur des sujets à consonance politique et sociale. Il s'oriente ensuite vers l'abstraction à partir de 1920. C'est notamment pour cette raison qu'il participe au célèbre Congrès des artistes progressistes, qui s'est déroulé en 1922 à Düsseldorf, en même temps que les congrès dadaïste et constructiviste de Weimar. Les œuvres de Seiwert s'orientent bientôt vers un art figuratif qui utilise des formes très stylisées à base de structure géométrique. Ses sujets illustrent le monde du travail et les rapports entre les catégories sociales, ceux du monde industriel et des ouvriers (Discussion, 1926, Bonn, Kunstmuseum) ou les liens existant entre les ouvriers et les paysans. En 1927, Franz-Wilhelm Seiwert a l'occasion de se rendre en France, où il rencontre Brancusi et Herbin. Il s'intéresse beaucoup aux problèmes concernant la peinture murale : il a ainsi l'occasion de réaliser une enseigne d'artisan pour le célèbre photographe August Sander en 1925 : ce tableau (coll. part., Rottach Egern) représente une chambre photographique et le motif qui est photographié.

En 1929, Franz-Wilhelm Seiwert fonde à Cologne le Gruppe Progressiven Künstler, qui réunit des artistes tels que Augustin Tschinkel, Gerd Arntz et Heinrich Hoerle et se situe dans la mouvance du Parti communiste allemand. Franz-Wilhelm Seiwert a l'occasion de réaliser quelques tableaux abstraits qui ne sont pas sans évoquer l'art de Robert Delaunay (Forme, 1929-30). En 1929, il crée la revue a bis z, qu'il dirige jusqu'en 1933. Ses œuvres se situant à la frontière entre la peinture constructiviste et l'art figuratif à résonance sociale sont parmi les plus intéressantes de la République de Weimar. Elles présentent beaucoup de points communs avec le purisme français et l'art de Fernand Léger. L'art de Seiwert, comme le montre le tableau Soir de fête (1925, Hamburg Kunsthalle) avec ses grandes figures stylisées, sa gamme colorée et son sens de la ligne, connaîtra une postérité sans doute inattendue dans l'art d'un précurseur du pop art, l'Allemand émigré aux États-Unis, Richard Lindner.