Jean-Michel Sanejouand

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Lyon 1934 – Baugé-en-Anjou, Pays de la Loire 2021).

Les travaux de Sanejouand sont interprétés, au cours des années 60, comme des environnements réalisés à partir de matériaux et d'objets de fabrication industrielle. On peut les recevoir comme la critique européenne du pop art et d'une abstraction froide et géométrique. Toute représentation est abolie : la planche à repasser, le linoléum ou le grillage, etc., sont de purs objets qui s'imposent dans leur littéralité ; vingt ans plus tard, il faut les reconnaître comme les précurseurs d'une production devenue inflationniste d'installations où l'objet " ready-made " interroge son statut d'œuvre d'art. Après 1968, Sanejouand élabore une réflexion sur l'aménagement d'espaces spécifiques, tels que celui de la cour de l'École polytechnique, à partir d'un assemblage de poutrelles redécoupant l'espace à travers un réseau de grilles métalliques. Il présente en 1973 au C. N. A. C. de Paris son projet d'organisation de la vallée de la Seine, alliant considérations esthétiques, urbanistiques et sociologiques. Mais Sanejouand poursuivra également un travail de peintre à travers les " Calligraphies d'humeur ", grands dessins à l'encre sur papier blanc. Sa peinture s'élabore à partir de figures, de signes et de tracés schématiques (Chicane, 25.4.94., 1994). Si l'artiste représente parfois des paysages, il ne s'agit pas d'y relever une démarche naturaliste mais d'y observer une dimension imaginaire, donnant naissance à des " espaces peintures ". Une exposition lui a été consacrée au M. A. M. de Villeneuve-d'Ascq en 1991 et au Centre Georges-Pompidou en 1995.