Rufino Tamayo

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre mexicain (Oaxaca 1899 – Mexico 1991).

Sa famille s’installa à Mexico en 1907. Il suivit d’abord des cours du soir de peinture (1915-1916), puis s’inscrivit à l’Académie des beaux-arts San Carlos (1917-1918). Professeur de dessin et de peinture en 1926, il expose pour la première fois, la même année, à Mexico et à New York, et son art est accueilli très favorablement aux États-Unis, où il se rend ensuite tous les ans à partir de 1938. Ses débuts se situent dans la voie d’un réalisme dru et monumental qui rappelle celui de son aîné Rivera (les Messagers du vent, 1928) et, après une phase d’un cubisme figuratif un peu scolaire, c’est encore la leçon de celui-ci qui le guide dans la réalisation de son premier décor mural (1933, Mexico, École nationale de musique). Vers 1940, sa poétique et son langage pictural s’affirment ; à des suggestions venues de Picasso surtout pour le dessin, de Miró pour la symbolique, il joint un bestiaire, le plus souvent fabuleux, inspiré de l’ancien Mexique et qui se distingue du réalisme social de ses devanciers (Chien hurlant, 1942). L’œuvre murale de Tamayo est importante : 1943, The Hillyer Art Library, Smith Collège, Northampton (Mass.) ; 1952, Palais des beaux-arts de Mexico ; 1955, Bank of the South West, Houston (Texas) ; 1957, Bibliothèque de l’université de Porto Rico ; 1958, Palais de l’Unesco (Paris). Outre la verve décorative et expressive qui s’y donne cours, les références à Picasso sont souvent flagrantes. Venu à Paris en 1957, Tamayo intéressa les milieux artistiques par son utilisation du vinyle, technique qui permet des effets lisses et brillants. Les tableaux de chevalet révèlent d’ailleurs un talent plus personnel, où les thèmes de l’oiseau, de la lune et du soleil semblent bercer un très ancien rêve (le Chanteur, 1950, Paris, M. N. A. M.). Tamayo a laissé également des portraits d’une objectivité saine, sans mystère.

Il est représenté dans de nombreux musées des États-Unis (M. o. M. A. et Guggenheim Museum à New York) et d’Amérique latine, surtout à Mexico (Palais des beaux-arts et M. A. M.), ainsi qu’en Europe, notamment à Paris, Bruxelles, Venise (Fond. Peggy Guggenheim). En 1974 fut ouvert le musée d’Art préhispanique d’Oaxaca, constitué de la collection réunie par l’artiste. L’exposition « Myth and Magic », consacrée à son œuvre, fut organisée par le Guggenheim Museum, New York, en 1979. Une rétrospective a été présentée à Madrid (Centro de Arte Reina Sofia) en 1988.