Christian Rohlfs

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre allemand (Niendhorf 1843  – Hagen 1938).

Formé à Berlin et à l'Académie de Weimar, il fut longtemps fidèle à l'Impressionnisme (Paysage d'hiver, 1889, Cologne, W. R. M.). Membre de plusieurs " Sécessions ", professeur à Weimar, il est appelé en 1901 à la Folkwang-Schule de Hagen, où il découvre le Néo-Impressionnisme et Van Gogh (1902), dont il s'inspire beaucoup pendant plusieurs années (Forêt de bouleaux, 1907, Essen, Folkwang Museum). Il prit pour motif de prédilection l'église de Soest près de Hagen (Saint-Patrocle de Soest, 1905-1906, Cologne, W. R. M.). Après une expérience passagère du style de Die Brücke (1911-12), il découvre, alors âgé de plus de soixante ans, une expression personnelle dans laquelle fusionnent des formes d'un coloris généralement sobre, où dominent les bleus et les rouges. Si la leçon du Cubisme analytique est à l'origine de cette vision, Rohlfs la dépasse grâce à un rythme fougueux qui tend à dissoudre les apparences (Toits rouges sous les arbres, 1913, musée de Karlsruhe ; la Tour de Soest, 1916-17, Essen, Folkwang Museum). Son œuvre graphique (1908-1926) est important (183 bois et linoléums) et il pratiqua de préférence à la technique de l'huile celle de la tempera. S'il retint la leçon de Die Brücke (le Fumeur, v. 1912, linoléum ; le Couple, 1921, bois), son style reflète aussi le Naturalisme symbolique de la fin du xixe s. (le Prisonnier, 1918, bois, Essen, Folkwang Museum). Les derniers tableaux reviennent à une sorte d'Impressionnisme très élaboré, où les motifs sont absorbés par l'atmosphère (Maison à Bosco, 1936, tempera sur papier, id.). En 1929 est fondé le musée Rohlfs. En 1938, alors que l'artiste est interdit en Allemagne, une exposition de ses œuvres a lieu en Suisse.