Richard Tuttle
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Artiste américain (Rahway, New Jersey, 1941).
L’œuvre de Tuttle se situe perpétuellement dans le domaine de la fragilité et de l’entre-deux, pris entre œuvre graphique, peinture et sculpture et remettant en question, par sa tendance à la légèreté et à la dématérialisation, la frontière entre les genres. Les premières œuvres se présentent sous forme de boîtes (1964) en carton, cubes incisés, travaillés, selon une constante de l’artiste, avec des matériaux pauvres, élémentaires. Dans des travaux de plus en plus liés à la surface du mur, il crée une série de bas-reliefs en bois peint, de forme simple aux contours irréguliers (Ombre, 1965), qui seront suivis en 1967 par le Twenty-six series (Kassel, Staatliche Kunstsammlungen), sorte d’alphabet de relief en métal. La même année, il crée une série de dix pièces de tissu octogonales, conçues pour être présentées au sol ou au mur, « dessins pour des structures tridimensionnelles dans l’espace » (Grey extended seven, 1967, New York, Whitney Museum). Cette recherche sur le rapport entre la matière et la surface est développée dans la série des Wire Pieces (1971-1974), travaux superposant un dessin sur le mur, un fil de métal suspendu au mur ou tendu, et l’ombre portée, dans des œuvres en corde placées au mur ou sur le sol (Rope Piece, 1973), ou en bois (Summer Wood Piece, 1974) découpées géométriquement. À partir des années quatre-vingt, il réalise des assemblages de matériaux divers, souvent peints, superposition de petits éléments hétéroclites en bois, carton, papier, textile ou métal, conservant à ces petites accumulations un caractère fragile (Sculpture for drawing space, 1984). Bien représenté au Stedelijk Museum d’Amsterdam et au Staatliche Kunstsammlungen de Kassel, l’œuvre de Tuttle a fait l’objet d’expositions à l’I. C. A. de Londres en 1984 et au M. A. C. de Bordeaux en 1986.