René Daniels
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre néerlandais (Eindhoven 1950).
Dans l'œuvre de René Daniels, deux tendances alternent : l'intérêt pour la perception concrète des matières et des couleurs, l'accent mis sur la valeur conceptuelle des tableaux. À la suite de ses études, de 1972 à 1975, à l'Académie royale de Bois-le-Duc, il exécute, en 1977-78, des peintures d'une facture néo-expressionniste, mettant en œuvre des formes concrètes : livres, gramophones, appareils photographiques, soit des médiateurs de sens permettant la lecture, l'audition, la vision. Vers 1979-80, il entreprend une série de peintures dans lesquelles les traces de mouvements sont accentuées par des distorsions perceptives et dont l'iconographie présente de nombreuses références à des artistes questionnant l'unicité du fait pictural : Marcel Broodthaers (la Muse vénale, 1979, Eindhoven, Van Abbemuseum), Picabia ou Magritte dans sa période " vache " (Palais des Beaux-aards, 1983, Amsterdam, Stedelijk Museum). Après un séjour à New York, Daniels peint une série de paysages monochromes à larges touches (Paravent, 1984), puis entreprend des représentations de salles d'exposition où de grands volumes, en perspective, simplement esquissés, parfois juxtaposés, servent de réceptacles à de simples taches de couleurs, ébauches de tableaux (Painting on unknown language, 1985). Tout en exposant régulièrement depuis 1978 à la gal. Paul Andriesse d'Amsterdam, Daniels a été présent à de nombreuses expositions internationales (Kassel, Documenta 7, 1982 ; Paris, XIe biennale de Paris, 1980) et a fait l'objet d'expositions personnelles à Berne, Kunsthalle, en 1987, et à Eindhoven, Van Abbemuseum, en 1978 et 1986, où son œuvre est bien représenté (Hot Day in the Lighthouse, 1985). En 1987, une hémorragie cérébrale interrompt la carrière de l'artiste. Ses œuvres ont été présentées à Paris (Inst. néerlandais) en 1994.