René Auberjonois

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre et dessinateur suisse (Montagny, près d'Yverdon, 1872-Lausanne 1957).

Il étudie tout d'abord à Londres, puis à l'École des beaux-arts et dans les ateliers de Luc-Olivier Merson et de Whistler, à Paris, où il s'établit de 1901 à 1914. C'est là qu'il se lie avec l'écrivain C. F. Ramuz, dont il a exécuté le portrait (Zurich, Kunsthaus). Influencé par les pointillistes et les Nabis, il cherche encore son style, qui s'affirme à son retour en Suisse et est caractérisé par une palette sobre, où dominent les ocres assourdis et les bleus acier, et par l'importance donnée à la ligne. On peut déceler l'influence de Renoir, de Cézanne, du Douanier Rousseau et du cubisme de Picasso et de Modigliani. Les années de guerre sont marquées par la découverte des paysages du Valais et la collaboration à l'Histoire du soldat de Ramuz et Stravinski (1918), pour laquelle Auberjonois brosse les décors. Aristocrate de nature, il marque une prédilection pour le monde du cheval et pour celui du cirque, des forains, dont l'authenticité l'attire : Saltimbanque (1921). Entre 1930 et 1940 s'élabore une période " classique " aux formes d'une plus grande plénitude : la Dame italienne (musée de Bâle). L'art d'Auberjonois, qui, dans ses dessins au crayon, était arrivé d'emblée à une grande maturité, ne cesse de s'approfondir pour aboutir, après une phase tourmentée influencée par Rembrandt (Autoportrait, 1948, musée d'Aarau), à la production des dernières années, caractérisée par de petits formats à dominante jaune, d'une intense plénitude (l'Arène jaune, v. 1950). Il est largement représenté au musée de Bâle.