Prospero Fontana
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre italien (Bologne 1512 –id. 1597).
Excepté une formation dans l'atelier de Innocenzo da Imola, les activités artistiques de jeunesse de Fontana demeurent méconnues. Sa présence à Gênes, probable de 1528 à 1539, bien que discontinue, lui permet des contacts avec Perino del Vaga, Pordenone et Giulio Romano dont les influences sont déterminantes dans son évolution. À partir de 1544, il demeure une dizaine d'années à Rome où il bénéficie du soutien du pape Jules III. Il peint alors à fresque certaines salles du Castel Sant'Angelo (1544-1545), du belvédère (1551), de la villa Giulia et du palais Firenze (1553-1555). De sa rencontre avec Vasari à Rimini, vers 1547, résultent des œuvres intéressantes telles que l'Adoration des mages (musées de Berlin) et la Déposition (Bologne, P. N.) qui manifestent sa maturité stylistique, une fusion d'éléments toscans et romains, auxquels s'ajoutent des influences flamandes évidentes, notamment dans les paysages. Grâce à cette rencontre, Fontana collabore de 1563 à 1565 aux fresques du Palazzo Vecchio à Florence sous la direction de Vasari. Au début des années 1570, il travaille à Città di Castello où il remplace Doceno à la décoration du palais et du petit palais Vitelli à Sant'Egidio. Toutefois, la majorité de ses œuvres se trouve à Bologne : il succède à Pellegrino Tibaldi pour la décoration à fresque de la chapelle Poggi à San Girolamo Maggiore (Histoires de saint Jean-Baptiste à la voûte et les Évangélistes dans les pendentifs, 1561) que documentent les échanges culturels avec Fontainebleau où il a probablement séjourné en 1560. Fontana produit aussi de nombreux tableaux d'autel : Assomption et Annonciation (Milan, Brera), dans lesquels il adhère au climat de la Contre-Réforme, schéma auquel il reste attaché dans sa dernière phase d'activité.
Sa fille Lavinia (Bologne 1552 – Rome 1614) , commence sa carrière à Bologne (Saint François de Paule bénissant Louise de Savoie, 1590, Bologne, P. N.), puis travaille pour les églises S. Giacomo et S. Michele in Bosco. Marquée par le Maniérisme (Vénus et l'Amour, 1592, musée de Rouen), elle se spécialisa dans le portrait (Portrait de femme ; la Famille Gozzadini, Bologne, P. N. ; Portrait de franciscain, Modène, Pin. Estense ; Autoportrait, Offices ; le Sénateur Orsini, musée de Bordeaux) et connut de vifs succès, en particulier à Rome, où elle passa les quinze dernières années de sa vie.