Ivan Pouni, dit Jean Pougny

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste russe (Kuokkala, aujourd'hui Repino, Carélie, 1894  – Paris 1956).

Encouragé par Repine, il reçoit tout d'abord un enseignement académique (1908-1909). Dès 1910, il suit les cours de l'académie Julian à Paris, où il reçoit la révélation du Fauvisme naissant (Autoportrait, 1912, Paris, M. N. A. M.). En 1912, il rentre à Saint-Pétersbourg et expose à l'Union de la jeunesse. Il participe alors à la naissance du Suprématisme, organise les expositions " Tramway V " (1915) puis " 0,10 " (1916) à Petrograd et publie à cette occasion le manifeste de Malévitch. Sa peinture est essentiellement cubo-futuriste (Coiffeur, 1915, Paris, M. N. A. M.). Cependant, attiré par l'expression plastique, il réalise une série de reliefs picturaux et d'objets entre 1913 et 1919 (la Boule blanche, 1915, Paris, M. N. A. M. ; exposée à " 0,10 "). Refusant de s'enfermer dans cette formule, il peint également des tableaux cubistes et des œuvres réalistes. Invité par Chagall, il enseigne en 1919 à l'Académie de Vitebsk puis part pour la Finlande. En 1920, il s'installe à Berlin, entre en relation avec Richter, Eggeling, Van Doesburg et la société russe. Sa première exposition personnelle se tient à la galerie Der Sturm (1921). Il peint alors quelques chefs-d'œuvre dans le style du Cubisme synthétique (Nature morte au bal, 1921, Paris, M. N. A. M.), un grand nombre de natures mortes proches du Purisme et continue à s'intéresser au Constructivisme. Après plusieurs voyages, il s'installe à Paris (1924), où il se lie d'amitié avec Marcoussis, Severini, Léger et Ozenfant. Il a une première exposition gal. Barbazanges (1925) puis gal. Katia Granoff et chez Paul Rosenberg (1931). Il évolue en France vers un style classique marqué par ses expériences suprématistes et cubistes et aborde les petits formats. En 1940, il part dans le Midi avec Robert Delaunay. Il revient à Paris en 1942. Naturalisé français en 1946, il expose désormais dans le monde entier. En 1949, il prend part à une série d'expositions, organisées par le collectionneur Meers, et qui sont présentées pendant un an dans les principaux musées d'Amérique. Ses œuvres des années 40 montrent des intérieurs fauves très matissiens où il utilise une pâte épaisse et des traits grossiers (Atelier, 1944-45, Paris, M. N. A. M.). Plusieurs rétrospectives lui sont consacrées : au M. N. A. M. de Paris, aux musées d'Albi et de Saint-Étienne (1958), au Kunstmuseum de Zurich (1960), à la Kunsthalle de Baden-Baden (1965). La donation Pougny est présentée en 1966 à Paris, Orangerie. En 1989, une exposition lui a été consacrée à Paris (musée Bourdelle).