Pol Bury

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste belge (Haine-Saint-Pierre 1922-Paris 2005).

Il suit les cours de l'école des Beaux-Arts de Mons en 1938 et fait la connaissance du poète Achille Chavée en 1939. Il subit l'influence de Magritte et, en 1945, participe à l'Exposition internationale du Surréalisme. En 1949, il collabore aux activités du groupe Cobra, mais, dès 1945, il avait abordé les problèmes du mouvement dans la peinture. Il participe en 1955, avec des œuvres abstraites utilisant des éléments mobiles, à l'exposition Le Mouvement, organisée à Paris par la galerie Denise René, en compagnie d'Agam, de Soto et de Tinguely. Son œuvre appartient ensuite au mouvement cinétique, dont il sera l'un des représentants les plus originaux. Ses sculptures, en bois ou en métal, sont composées d'éléments géométriques mus par des moteurs électriques. Les points, les boules mais aussi les tiges, les bâtons, les colonnes sont associés à des supports de formes libres. L'idée est souvent de créer une image paradoxale reposant sur un contresens ou une impossibilité (défi à l'apesanteur, équilibre irréalisable) qui témoigne bien des origines surréaliste de l'artiste. Toutes ces œuvres sont animées d'un mouvement lent, organique qui déplace les éléments de façon quasi imperceptible.

À partir de 1976, Pol Bury s'est intéressé à l'art des fontaines, qu'il a largement contribué à renouveler avec beaucoup d'originalité et de poésie en mariant le mouvement de l'eau à celui des formes sculptées (Paris, Palais Royal : 2 fontaines en acier inoxydable face aux Colonnes de Buron). Pol Bury a également publié une suite de textes de caractère polémique : l'Art à bicyclette et la révolution à cheval (Paris, 1972) ; le Petit Commencement, le vélo de Joseph Staline et le circuit idéologique (La Louvière, 1976) ; les Horribles Mouvements de l'immobilité (Paris, 1977).