Peter Hemmel von Andlau

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre verrier allemand (Andlau 1420/1425  – Strasbourg apr.  1501).

Son atelier de Strasbourg fut à l'époque le plus important, réalisant des vitraux pour les églises d'Alsace, de Lorraine, d'Allemagne du Sud et d'Autriche.

Son œuvre, regroupé d'après une signature se trouvant sur la verrière Kramer de la cathédrale d'Ulm sous le nom de Hans Wild, qui n'était probablement qu'un compagnon d'atelier, lui fut rendu à la suite des travaux de H. Rott en 1934. Andlau succède, en 1447, à la tête de son atelier, au peintre verrier Heinrich, dont il épouse la veuve. Il devient alors bourgeois de Strasbourg.

À partir de 1463, son nom réapparaît dans les documents relatifs aux vitraux exécutés pour Salzbourg-Nonnenberg (1473-1480), Obernai (1475), Francfort (1475), Nancy (1480) et Thaur (1501). En 1477, pour former un atelier commun, le maître s'associe avec quatre autres peintres verriers : Lienhart Spitznagel, Hans von Maursmünster, Dieboldt von Lüxheim et Werner Stör. Un dernier document de 1501 rapporte qu'il posa lui-même les vitraux de Notre-Dame de Thaur (près d'Innsbruck), commandés par l'empereur Maximilien.

La première manière d'Andlau (Walbourg, 1461) témoigne déjà d'un raffinement dans les proportions et dans les détails ainsi que d'un style encore réaliste et anguleux qui dérive du Maître de la Passion de Karlsruhe et d'un graveur, le Maître E. S. À partir de 1470, l'influence de Rogier Van der Weyden prévaut dans l'œuvre d'Andlau, soit par l'intermédiaire de Schongauer, soit à la suite, peut-être, d'un voyage néerlandais.

Les personnages allongés de l'artiste, que détaille un graphisme appliqué, s'inscrivent dans des paysages " naturels " et la perspective des architectures. Par sa virtuosité, sa maîtrise de toutes les techniques, Peter Hemmel von Andlau se distingue de ses confrères en Allemagne du Sud ; il est surtout célèbre pour ses portraits de donateurs avec leurs patrons (1476, Tübingen, église collégiale). Dans le vitrail de Scharfzandt à Notre-Dame de Munich (Présentation au Temple), il consacre pour la première fois toute la surface du vitrail à une seule scène sans tenir compte des divisions intérieures.

L'œuvre conservé est partagé entre les musées de Bâle, de Berlin, de Cologne, de Darmstadt, de Hanovre, de Nuremberg, de Paris, et de Strasbourg. L'église Saint-Guillaume de Strasbourg (Cycle de la vie de sainte Catherine) et la cathédrale d'Ulm (chapelle Besserer) ont gardé leurs vitraux, ainsi que Walbourg, Tübingen et Munich. L'école de Peter von Andlau se continue dans les vitraux de la cathédrale de Metz par Dieboldt von Lüxheim (bras sud du transept, 1504) et trouve sa conclusion dans l'œuvre de Valentin Busch, de Metz (bras nord du transept, 1520-1536).