Ozias Leduc

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre canadien (Saint-Hilaire-sur-Richelieu, Québec, 1864  – Saint-Hyacinthe, id., 1955).

Autodidacte, il s'initie à la peinture en observant les décorateurs d'églises Luigi Capello et Adolphe Rho. À l'âge de vingt-six ans, il entreprend des décorations à son propre compte. À la même époque, il décide d'accorder plus de temps à la peinture de chevalet, ses décorations d'église, encore mal connues, représentant cependant une part importante de son œuvre (coupole de Saint-Enfant-Jésus à Montréal, 1916 ; chapelle du palais épiscopal de Sherbrook, 1922-1933). On lui doit plusieurs natures mortes en trompe l'œil, dont la plus célèbre est le Repas du colon (1893, Ottawa, N. G.). Leduc se rend à Paris en 1897 avec Suzor-Coté pour une année d'études libres. Il semble y avoir admiré les œuvres d'artistes forts différents, de Jules Lefebvre à Fantin-Latour en passant par Le Sidaner, Mucha, Henri Martin et René Ménard. Il délaisse dès lors ses couleurs sombres et son réalisme attendri tel qu'il s'était manifesté dans son Enfant au pain, 1892-1899, Ottawa, N. G. of Art, pour une peinture de rêve, extrêmement douce et soignée (Fin du jour ou les Portes de fer, 1913, Montréal, musée des Beaux-Arts). Ses tableaux d'église évoluent dans le même sens avec une note particulière empruntée probablement au symbolisme de M. Denis. L'Heure mauve (1921, Montréal, musée des Beaux-Arts) et l'Immaculée Conception (esquisse, 1922, Ottawa, N. G.) sont considérées comme des œuvres majeures de l'artiste.