Otto Veen Otto Van Venius

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre flamand (Leyde 1556  – Bruxelles 1629).

Il est à Leyde, jusqu'en 1572, l'élève d'Isaac-Claesz Swanenburg. En 1573, il séjourne à Anvers, à Aix-la-Chapelle, et il s'établit à Liège, où il fréquente les ateliers de Lampsonius et de Jean de Ramey. Il fait en 1575 un voyage à Rome, où il rencontre Federico Zuccaro, et l'art italien influencera durablement son style. Il rentre en 1583 en passant par Munich et Cologne. Un tableau du Louvre le montre en 1584, dans son atelier, avec toute sa famille. Page d'Ernest de Bavière, évêque de Liège, il est nommé en 1585 peintre d'Alexandre Farnèse et s'installe à Bruxelles. À la mort du gouverneur, en 1592, il se fixe à Anvers, où il devient maître l'année suivante et où il prend, dès 1594 et jusqu'en 1600, Rubens comme élève puis comme collaborateur. Rubens subira très fortement, et de façon durable, l'influence de Venius au cours de cet apprentissage. En 1599, Venius dirige la décoration de la ville pour l'entrée des archiducs Albert et Isabelle et il est doyen de la gilde en 1602. Dix ans plus tard, il s'établit définitivement à Bruxelles, où il est nommé gardien de la monnaie et, en 1620, membre de la gilde des peintres. Durant toute sa carrière de peintre officiel, dans ses tableaux, le plus souvent religieux (Sainte Madeleine en prière, Aix-en-Provence, musée Granet ; Saint-Paul sur le chemin de Damas, Marseille, musée des Beaux-Arts ; la Déploration du Christ, Louvre), comme dans ses gravures, généralement à sujets emblématiques, pour lesquelles il exécute de remarquables petites esquisses à l'huile en grisaille dont toute une série, de provenance inconnue, est apparue sur le marché de l'art français en 1970 (23 ont été achetées par les musées français, dont 9 par le Louvre), il s'efforce de se libérer du Maniérisme, se joignant ainsi aux recherches de romanistes de son temps. Les œuvres d'Otto Venius, par leur souci d'ampleur et d'équilibre, annoncent directement celles de Rubens.