Nicolas Lafrensen ou Nicolas Lavreince
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Miniaturiste et dessinateur suédois (Stockholm 1737 – id. 1807).
Il fut d'abord élève de son père, le miniaturiste Nicolas Lafrensen le Vieux, puis vint étudier à Paris (1762-1769). En 1770, le roi Gustave III le nomma miniaturiste de la Cour. En 1774, Lafrensen fut de retour à Paris où il s'établit jusqu'en 1791, gagnant, dès les premières années, la faveur de la société parisienne par ses miniatures galantes et ses petites peintures de genre, à la gouache et à l'aquarelle, sur papier ou parchemin, dont les motifs s'inspirent des plaisirs de la vie mondaine et s'apparentent aux sujets de Fragonard, de Boucher et de Baudoin (l'École de danse, Louvre ; Fête dans le parc de Trianon, 1784, musée de Linköping ; la Toilette du matin, v. 1785, Stockholm, Nm). Ces œuvres connurent une grande diffusion à partir de 1770, grâce aux gravures de reproduction en noir et en couleurs, dues, entre autres, à Janinet et à de Launay. Lafrensen traita les mêmes thèmes dans ses miniatures sur ivoire pour couvercles de petits coffrets et de bonbonnières (Déjeuner de chasse, Londres, Wallace Coll.). Ses peintures, aux tons très doux, révèlent une grande finesse de métier et sont souvent d'un vif intérêt documentaire. Après son retour à Stockholm, en 1791, il devint le portraitiste-miniaturiste attitré et très sollicité de la Cour (Gustave III, Stockholm, Nm). Puis son style se modifia, abandonnant la formule douce et sensible au profit de l'influence néoclassique. À la fin de sa carrière, son art, encore fortement imprégné de " rococo ", fut éclipsé par les nouveaux courants artistiques, et Lafrensen renonça à peindre plusieurs années avant sa mort. La plus grande partie de ses œuvres se trouve à Stockholm (Nm). L'artiste est également représenté à Paris (Louvre et musée des Arts décoratifs) et à Londres (Wallace Coll.).