les Netscher

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintres néerlandais.

Caspar ou Gaspar (Heidelberg ? 1639 ?  – La Haye 1684). Fils d'un sculpteur de Stuttgart, il débute à Arhnem chez Herman Coster. Son séjour dans l'atelier de Ter Borch v. 1654-55 est attesté par une copie de 1655 au musée de Gotha. En 1658 ou en 1659, Caspar entreprend le voyage d'Italie, mais ne dépasse pas Bordeaux, où il se marie. Dès 1662, il rentre à La Haye, où il devient vite un portraitiste célèbre dans toute l'Europe. Il est invité à la cour de Charles II d'Angleterre, mais on n'a pas la certitude qu'il s'y soit rendu.

L'allure élégante des petits portraits de l'artiste, certainement influencés d'abord par la grâce du style français, puis par Maes et Godfried Cornelisz Schalcken, fut très en vogue aux Pays-Bas. La peinture de genre de l'artiste, marquée par l'art de Ter Borch, mais surtout proche de celui de Van Mieris, s'exprime dans des formes anecdotiques.

Caspar exploite l'éclat des soies et des brocarts, mais son coloris, posé sur un fond sombre, reste dur. Peintre extrêmement fécond, Caspar est représenté dans tous les grands musées du monde, particulièrement au Louvre (Leçon de basse de viole, 1667, autre version au musée de Kassel ; Leçon de chant ; Nicolas Hartsoeker, 1682), à la N. G. de Londres, au Mauritshuis et au Rijksmuseum (l'Amour maternel, Constantin Huygens, 1672 ; Coenraad Van Beuningen, 1673, autre version au S. M. f. K. de Copenhague ; Cornelis Backer, Guillaume III, Marie Stuart, Pieter Graeff, 1663 ; Jacoba Bicker, le Baron Van Coehoorn). Ses tableaux sont conservés à Rotterdam (B. V. B.), à Chicago (Art Inst.), à Hambourg (Kunsthalle), au musée de Karlsruhe, à la Gg de Kassel et dans les musées de Dijon, de Lyon, de Nîmes, de Quimper et de Strasbourg (Vertumne et Pomone). Caspar eut deux fils : Theodorus et Constantijn.

Theodoor (Bordeaux 1661 – Hulst 1732). Élève de son père, il peignit dans le style de celui-ci des portraits souvent agrémentés de fleurs, de fruits et de tapis turcs. Il demeura de 1679 à 1699 à Paris, où il abjura le calvinisme en 1684. Rentré à La Haye, il repartit en 1715 pour l'Angleterre, où il resta jusqu'en 1721 (l'Ananas de sir Matthew Decker, 1720, Cambridge, Fitzwilliam Museum).

Constantijn (La Haye 1668 – id. 1723). Élève de son père, il fut inscrit à la gilde de La Haye en 1686, dont il fut doyen jusqu'en 1706. Imitateur de son père, il se consacra à la peinture mythologique (Vénus pleurant Adonis transformé en anémone, Louvre) et surtout à la peinture de genre et au portrait (Jacob Jan de Backer, 1694 ; Agatha Bicker, 1694, Rijksmuseum ; Portrait d'homme, 1715, Mauritshuis ; Portrait d'homme en armure, 1720, musée de Tours ; le Stadhouder Guillaume III, Rotterdam, B. V. B. ; deux Portraits de femmes, musée de Lille).