les Mostaert

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintres flamands.

Frans et Gillis Mostaert, qui étaient jumeaux, arrivèrent très jeunes à Anvers avec leur père, artiste de talent médiocre.

Frans (Hulst v. 1534 – id. 1560) eut une carrière extrêmement courte, puisqu'il mourut à peine âgé de vingt-six ans. Il fut l'élève de Herri Met de Bles et devint maître de la gilde de Saint-Luc à Anvers en 1554. D'après Van Mander, il passait pour un paysagiste distingué. On ne connaît pas d'œuvres signées de sa main. Deux paysages, qui naguère figuraient sous son nom au K. M. de Vienne, sont aujourd'hui attribués à Gillis. Un autre paysage avec la représentation d'Agar, Ismaël et l'Ange, dans la même collection, semble être dû à la collaboration des deux frères, Gillis ayant exécuté les figures et Frans le paysage, conçu dans la manière de Herri Met de Bles.

Gillis (Hulst v. 1534 – Anvers après 1598) fut l'élève de Jan Mandyn et devint franc maître de la gilde de Saint-Luc à Anvers en 1554. Ses premiers biographes le présentent comme un vrai bohémien, rieur et facétieux, irrespectueux et mystificateur. Cependant, il était connu comme un artiste doué, inventif et productif. Il a peint des sujets aussi bien religieux que mythologiques et historiques. Peintre de genre et paysagiste, il peut être comparé à Maarten Van Cleve et à Jacob Grimmer, avec qui, à l'occasion, il a collaboré. Les inventaires anciens mentionnent un grand nombre de ses œuvres. On recherche surtout ses petits paysages d'hiver, appelés " Winterkens ", et ses sujets nocturnes aux effets lunaires et aux lueurs d'incendies. Gillis a collaboré à des tableaux de Cornelis Dalem, de Jacob Grimmer et de Vredeman de Vries. La Destruction de Sodome et de Gomorrhe, œuvre tardive (Bruxelles, M. R. B. A.), appartient à une série de compositions à sujets dramatiques, éclairées par des incendies, comme la Scène de guerre et d'incendie du Louvre datée, elle, 1569. Ici, comme ailleurs, on décèle l'éclectisme du peintre, qui se réfère aussi bien aux modèles italiens qu'à ceux de ses compatriotes.

Ses œuvres se trouvent dans les musées d'Anvers, de Brême, de Budapest, de Copenhague, de Münster, de Naples, de Stockholm et de Vienne.