Miodrag Djuric, dit Dado
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre yougoslave (Cetinje, Monténégro, 1933-Pontoise, Val d'Oise, 2010).
Ayant manifesté très tôt un talent de dessinateur, le jeune Dado obtient une bourse du gouvernement yougoslave qui lui permet de suivre les cours de l'Académie des beaux-arts de sa ville natale (1947-1952), puis de l'École des beaux-arts de Belgrade (1952-1956). En 1956, il vient à Paris, où il travaille comme ouvrier lithographe avant d'être découvert par Jean Dubuffet, puis par le marchand Daniel Cordier, qui organise sa première exposition personnelle en 1958 à Paris. Achevant et reprenant dix fois une même toile, Dado crée un univers obsessionnel, que l'on a pu rapprocher de celui de Jérôme Bosch. " Tout ce qui compose le monde de Dado, écrit Georges Limbour, les bébés précoces, les vieillards prématurés et les pierres, tout se fendille. S'il y a des murs ou des monuments, ils s'effritent, tombent en ruines. " Par la suite, le rose et le bleu pâle (ses couleurs de prédilection) deviennent plus vaporeux, élargissent l'espace de la toile, plus étreignante encore, et renforcent par leur écœurante douceur la décomposition triomphante qu'elle illustre avec ostentation : l'Architecte (1959, Paris, MNAM), Lettre à Mme de Sévigné (1969, Paris, coll. gal. A. F. Petit, Hôtel Adams Westhampton, Chicago, The Art Institute. Au cours de séries de voyages, Dado séjourne en Bretagne, en Corse, au centre de l'Afrique, chez les Pygmées en 1974 ainsi qu'à New York, où il effectue de brefs séjours. Outre la rétrospective organisée au CNAC en 1970 à Paris, Dado a exposé à Francfort, à Paris (gal. Daniel Cordier) en 1960, à New York en 1965, à Paris (Gal. Jeanne Bucher) en janvier 1973, à Montauban, musée Ingres, en 1984. Il est représenté au MNAM par une série d'œuvres (donation Cordier).